Nuit agitée [Terminé]

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Une blanche colombe volait dans la nuit noire. Ses ailes immaculées étendues sur toute leur envergure, elle planait au dessus de la Cité des Anges, dardant son regard scrutateur sur les lumières de la ville. Seules quelques étoiles et un croissant de lune blafard éclairaient l’agglomération d'un lait argenté, transparent et léger. L'oiseau, dans un froufroutement feutré, se posa sur le sommet d'un poteau et replia ses ailes. Les lueurs qui filtraient par les fenêtres évoquaient fugitivement des yeux avides et brillants, étincelants dans le noir comme doués de vie propre. Soudain, des bruits de pas sonores sur le sol firent sursauter le volatile, qui s'envola, apeuré.
Seiko marchait avec tranquillité dans la Cîté, goûtant au bonheur d'être enfin de retour chez soi. Cela faisait maintenant de nombreux mois qu'il n'avait plus flâné dans les ruelles, respirant à plein poumon l'odeur du linge étendu sur les fils, de l'herbe poussant dans les jardins, et le bruyant silence d'une nuit urbaine. Tous les sens en constant éveil, le jeune homme regardait de tout côté, découvrant des détails flagrants auxquels il n'avait jamais prêté, avant, la moindre attention.

**Ici, tout a changé, la vie a continué. J'ai l'impression de ne pas être revenu depuis trois siècles.**

Il avait eu de la chance. La chance d'être tombé sur Zira Vahënel, car ce fut-elle qui, digne et magnanime, avait accepté son retour dans la Cité, sans attendre en retour que le moindre écart de comportement. Bien sûr, Seiko n'avait pas l'intention de se conduire mal, aussi tout allait pour le mieux. Il pourrait en paix reprendre sa vie...du moins l’espérait-il.
Le jeune homme arriva bientôt à la vieille place, cœur de la ville, où il reconnut avec bonheur la fontaine glougloutante dont l'eau scintillait sous la lune. Il alla se rafraîchir le visage. Son ventre lâcha de nouveau un gargouillis sonore et il avisa une taverne, dont il n'était pas au courant de l’existence, puisque construite après son départ. Là-bas, il pourrait trouver de quoi manger, et peut-être un endroit où se reposer, moyennant une modique somme...
Grossière erreur.

Quand Sei pénétra dans le bar, tous les regards se tournèrent vers lui. Il n'y prêta pas attention et se dirigea vers le comptoir où, placide, il demanda une chope de bière. Le tavernier le servit en le regardant avec étonnement. Le jeune homme n’avait pas vidé la moitié de son breuvage que, déjà, il se faisait accoster par cinq hommes baraqués : tous des Anges, et visiblement par de très bonne humeur. Méfiant, il ne dit rien, mais une des brutes épaisses pris la parole.

« Hé, mon mignon…tu ressembles drôlement au gars qui s’est fait gerter de la zone avec ses vieux…Le Lenwë… »

Seiko le regarda froidement mais se tut. Il venait d’arriver dans la ville et ne tenait pas à se créer des ennuis et à se faire des ennemis dès le premier soir. Surtout que Zira comptait sur lui…Alors il préféra garder le silence et détourna le regard, empêchant son sang déjà bouillonnant de ne pas s’échauffer encore plus.

« Ouais, mais j’ai rien dit » poursuivit l’autre. « Le rejeton Lenwë devait être un gars fort pour s’attaquer aux Amage. Toi, t’as l’air d’une lopette. Ca peut pas être toi. »

Ce fut une parole de trop pour Sei qui se leva d’un bond, frémissant de rage. Même si il était en général plutôt raisonnable et réfléchit, le jeune homme était extrêmement orgueilleux et ne supportait pas qu’on s’en prenne, physiquement comme verbalement, à lui. Avec hargne, il balança le reste de sa chope de bière au visage de la brute qui frémit sous l’affront.

« Si, c’est bien moi, t’as un problème avec ça ? »

« T’es un homme mort »

Les événements qui suivirent furent déclenchés dans un brouhaha confus de bruits et de couleurs. Seiko se prit en pleine face un poing surmonté d’une chevalière qui laissa une marque sur sa joue ; il fut frappé également à la hanche et au bras. Dans le vacarme et la confusion la plus totale, il entendit les cris des clients apeurés, et eut conscience d’être copieusement tabassé. Il riposta autant de possible, dépouillé de ses armes, usant de ses ongles, de ses dents et de ses pieds pour causer le plus de mal aux agresseurs. On lui rendit ses coups au quadruple. Le jeune homme se sentit soudain soulevé par deux paires de bras forts et, avant d’avoir pu dire ouf, il fut transporté dehors et balancé tête la première dans la fontaine.
Occis par les coups, Seiko resta quelques secondes sous l’eau puis émergea en toussant et crachotant. Les cinq anges retournaient dans la taverne en lui faisant des doigts.

[Ouvert à qui voudra]

[ on va dire que peut de temps après ton attaque, le mauvais temps est tombé... désolée pour le linge qui sèche... xD]

Souffle froid rumeur d'une nuit d'hiver, gouttelettes de pluie qui tombent en cascade, vent vif qui écorche la peau de la même manière que les Cros d'un loups, tel était la nuit sombre et silencieuse dans laquelle était plongée la Cité. Tout semblait immobile, figé, les volets des maisons étaient clos, les lumières éteintes. Seule la clarté de la lune éclairait cette scène.

Atalyah se promenait, marchant au hasard des ruelles obscures, plongée dans ses pensées. Elle était habillée légèrement, car elle adorait sentire la morsure du froid sur sa peau. Les gouttes de pluie qui glissaient le long de ses bras ne faisaient qu'accroître la sensation de bien-être qui l'habitait. L'une d'elle se glissa le long d'une de ses cicatrices dorsales et la fit frissonner.

**Qu'est-ce qu'on est bien ici, et quel silence!**

Elle continuait à marcher, ses cheveux, inondés d'eau, glissaient le long de ses épaules, et après, sur ses bras et son dos. Des gouttelettes s'attachaient à ses cils, le vent faisait briller ses yeux. Elle ne pensait pas à rentrer. Elle voulait rester là, à contempler tout ce qui s'offrait à ses yeux. Alors, elle s'abandonna à se silence nocturne, et marcha, marcha ...

...Jusqu'a ce qu'elle tombe sur une place, celle-ci bien éclairée, d'où se dégageaient des voix sonores, ainsi qu'une forte odeur d'alcool. Une taverne en était la source.

Au centre, une fontaine, près de laquelle se trouvait un jeune homme. Atalyah lui aurait donner 20 ans. Il semblait quelque peut égaré, souffrant, peut-être avait il était saoul, à la suite de quoi il était allé plonger la tête dans la fontaine affin de se dessaouler. C'était une hypothèse valable, c'est pourquoi Atalyah le dépassa sans trop se poser de question. Puis, submerger d'un doute, elle fit demi tour et le regarda à nouveau. Le jeune homme saignait. A pas hésitant, elle se dirigea vers lui. Quand elle fut à sa hauteur, elle le considéra avec un peut de mépris, sans doute car elle se trouvait bien gentille de lui apporter de l’aide, et attendit qu’il prenne la parole.

[Mdr y a pas de problème xD Tant pis les gens devront refaire leur lessive]

Le mauvais temps était venu avec la nuit. Une fine pluie tombait maintenant sur la Cité des Anges, faisant rentrer chez eux les rares passants qui flânaient encore dans les rues à cette heure-ci. Le vent soufflait également, plus fort que dans la soirée, charriant des odeurs de tissus humides et de rosée. Seiko s’était extrait de la fontaine avec lenteur. La pluie qui tombait en fines gouttelettes n’avait aucun effet sur lui, car il était déjà trempé et, maintenant avec le vent du nord, frigorifié. Son orgueil également s’était fait douché à l’eau froide, et le jeune homme le prenait particulièrement mal. Il éternua avec force, son cri résonnant quelques instants sur les murs de la vieille place.

**Bon, mouillé pour mouillé…**

Sei enleva son T-shirt noir, se retrouvant torse nu sous l’assaut des gouttes de pluie qui le piquait comme des anguilles gelées. Il essora son vêtement au dessus de la fontaine, un flot d’eau claire coulant du tissu. Il eut un frisson ; le jeune homme avait oublié à quel point les nuits pouvaient être fraîches dans la Cité. Relevant la tête, il aperçut qu’approchait une jeune femme, qui devait avoir environ dix sept ans, et dont la beau d’une blancheur de cire contrastait avec sa longue chevelure brune très foncée. Intrigué, Seiko remarqua que celle-ci ne portait que des habits légers et que, malgré sa peau nue, elle ne semblait pas incommodée par le froid.
La brune ténébreuse la dépassa en lui jetant un regard en coin. Le Déchu observa son reflet dans l’eau de la fontaine ; sale, saignant du nez et couvert de bleu, il devait passer pour un type bizarre, surtout seul dehors en plein milieu de la nuit. Il en fut convaincue quand la jeune femme fit volte-face et revint vers lui.

Bonsoir… déclara t-il doucement.

Sei remit sur lui son T-shirt à peu près vidé du surplus d’eau, mais qui collait encore à sa peau tant il était mouillé. Il s’aperçut que la jeune brune l’observait avec un mépris léger mais évident : était-elle comme cela avec tout le monde ou bien avait-elle, comme il le pensait, reconnu le Lenwë qui était en lui ? Si c’était le cas, le jeune homme en était plutôt contrarié, mais il faudrait d’ores et déjà qu’il s’habitue au regard méprisant et railleur des autres, car ca ne faisait que commencer. Sans s’en formaliser donc, il considéra la jolie jeune femme d’un air poli et demanda :

Pourriez-vous m’indiquer un bar un peu moins agité que celui-ci ?

Peut-être la brunette conaissait-elle de la ville les changements survenus durant son exil. Tout du moins il l'ésperait, car passer sa première nuit dehors n'aurait pas été très réjouissant.

La pluie ne cessait de battre, le vent de souffler, et Atalyah restait debout à observer l'étrange apparition. Elle trouvait la scène on ne peut plus insolite : elle était face à un jeune homme, un même un beau jeune homme avait elle interieurement décrété. Malgres la difficulté qu'elle avait à l'appercevoir dans la pénombre, elle le devina plus grand qu'elle et remarqua ses deux beaux yeux. Torse nu, il tremblait de froid, saignait, avait l'air plus mouillé que la pluie n'aurait pu le faire, et , plus étonnant encore, elle remarqua d'innombrables tatouages...dont un qui attira particulierement son attention. Il représentait deux ailes transpercé d'une flèche. Ce symbole ne lui était pas étranger...Mais, elle n'y pretta pas plus attention et ne demanda pas au jeune homme qui lui faisait face, sa signification.

**C'est bien ce que je pensais : il fait parti des homems dont le seul passe-temps est de parcourrir les bars et de participer aux bastons locales...
C'est d'ailleurs certainement pour ça qu'il saigne....**

Il se renfila son T-Shirt et se retourna vers Atalyah, qui se rendit compte que son regard méprisant le contrariait, mais elle n'y fit rien.
Il lui demanda par la suite si elle connaissait un "bar un peu moins agité que celui ci" . C'était donc celà ! Celà confirmait bien les précédente pensées de la jeune femme..
D'un simple mouvement de tete négatif elle lui indiqua que non, et pour cause, elle était nouvelle dans la Cité.
Un étrange bruit , assez loing d'elle, détourna son attention, et elle se demanda au passage qu'elle heure il pouvait bien être.
Puis elle reposa son regard vers le jeune homme, mais cette fois ci le perçut différement. Jetté du bar, en sang, et surrement saoul et de plus recouvert de tatouages... Elle le regarda avec une sorte de mépris et eu une sorte de "flash back" .
Elle se souvint qu'un soir, en rentrant de la chasse, seule comme à son habitude, elle s'était retrouvé face à une étrange créature, plus grand que le cerf le plus vaillant, et avec des cros plus impressionnants que la plupars des carnicores connus. Consciente du danger, Atalyah avait du renoncer au combat et était partie sans demander son reste...
Un hululement d'oiseau la fit sursauter. Elle regarda le rapace prendre son envole depuis un cipré voisin et le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champs de vision.
Elle n'avait désormais plus aucune envie de s'attarder ici, et se retourna sans plus pretter attention au jeune homme. C'est alors qu'elle l'apperçut. une fine silhouette, plutôt grande, s'approchait d'eux d'une démarche assurée. la personne en question n'était plus qu'à quelqus mètres mais n'étant pas dans la zone d'éclairage des lampadaires, Atalyah ne pouvait la distinguer, elle ne pouvait seulement voir que ses deux sombres yeux.
La jeune femme partit en courant en direction de la forêt. Elle n'avait pas spécialement peur, mais cet endroit lui inspirait mépris et dégout, elle trouverait bien un meilleur endroit au fin fond des bois pour passer la nuit.

P.S : désolée de finir comme ça, mais je suis obbligé...Pour pas que tu ai créé ce topic pour rien, j'ai demandé à Zira de prendre le relais !

Zira était tranquillement assise sur le divan de sa demi soeur et discutait paisiblement avec cette dernière lorsqu'elle eu une étrange impression..Comme une sorte de mauvais préssentimment. Brusquemment elle s'était levée, avait précipitemment dit au revoir et était sortit à grands pas du Monde des Humains.

Etonnement, elle avait froid. De nouveau dans la Cité, elle tentait avec difficulté de marcher rapidement, mais l'évidence n'y était pas avec les chaussures qu'elle avait mise. Son humeur était on ne peut plus massacrante, elle détestait ce genre d'impression...Et pour cause, la derniere fois qu'elle en avait ressentit une de ce genre, c'était au début de la Nuit Etincellante...Elle qui d'habitude aimait sentir le vent glacé frappé son visage regretta de ne pas avoir prit un châle, car désormais elle frissonnait. Il faut dire que sa robe noir de jais était décolleté et ouverte dans le dos. En l'occurence, pas la tenue idéale pour traverser la forêt menant à la Cité, et surtout au beau milieux de la nuit. Autour d'elle, quelques animaux sauvages s'enfuyerent...hormis un loup, mais qui sentant le danger, garda ses distances avec la jeune femme.

Du sang. Zira s'était par mégarde ouvert la joue gauche, rien de bien profond mais celà saignait tout de même abondamment. La jeune femme pesta n'ayant sur elle rien lui permettant d'appaiser la blessure et d'arreter le flot de sang. Finalement, ne voulant pas perdre plus de temps, elle continua sa route, laissant le sang couler sur sa joue..

En chemin, elle rencontra un habitant qui, malgré son visage angélique, empestait l'alcool. En voyant la Gardienne, il trébucha et s'affala sur le sol. Il savait pertinement qu'elle détestait voir les habitants boir jusqu'à être saouls à ce point, et surtout lorsque les personnes en question portaient le titre d'"Ange" . La jeune femme soupira dans un mélange de mépris et de dégout. Au bout de quelques minutes et beaucoup d'éffort, elle put tout de même en tirer quelques informations, notamment apprendre que ce "satané de Lenwë était revenu, que sa tête avait été mise à prix et qu'il ne durrerait pas longtemps" . Zira jetta un regards emplit de haine à ce soit disant Ange et continua son chemin, d'une allure encore plus rapide. Secretement elle s'inquietait du sort du déchu, mais n'osa se l'avouer.
Elle se promit tout de même de le tuer si personne ne l'avait jusqu'à présent fait, et qu'il par elle ne savait quelle miracle, était encore vivant.

Enfin, elle apperçut la place éclairé et y distingue deux silhouettes. L'une d'entre elle était celle de Seiko, elle le savait, et l'autre, une silhouette féminine mais qu'elle n'avait auparavant jamais vu. Peut être une nouvelle, mais en tout cas elle ne ressemblait pas à une déchue...Une humaine peut être... Zira sourrit malicieusement, pensant que le jeune homme n'avait pas perdu son temps pour faire connaissance avec les demoiselles alentours.
Mais lorsqu'elle s'approcha, la fille en question s'enfuit à grandes enjambés et Zira la regarda, perplexe. Faisait elle si peur ? Les yeux brillants, et la moitié du visage en sang, elle continua de s'avancer, faisait autant de bruit que les plumes noirs qui voletaient autour d'elle.

Silencieuse, elle regardait le Déchu qui obstinément lui tournait le dos et attendit qu'il remarqua sa présence.

Si Seiko avait espéré que la brunette lui donne, malgré son air méprisant, l'indication d'une taverne où il pourrait enfin manger, boire et dormir en paix, il fut amèrement déçu. Car, après un court instant de silence, et avant qu'il n'ait pu déclarer quoi que ce soit d'autre, la jeune fille sursauta au cri d'un oiseau et, quelques secondes plus tard, détala en courant en direction de la forêt. Le jeune déchu la regarda partir avec un air désabusé et poussa un soupir las. Décidément, ce n'était pas ce soir qu'il pourrait être tranquille...il aurait du s'y attendre, mais tout de même.

**Je lui ai fait peur, ou quoi? C'était pas la peine de s'enfuir comme ça...j'allais pas lui faire de mal...la réputation d'assassin, c'est vraiment pas le top, ici.**

Son T-shirt ne séchait toujours pas à cause de la pluie, et Seiko commençait à avoir sérieusement froid sous le martèlement des gouttes et la froideur tranchante du vent du Nord. Il frissonna un instant, debout à côté de la fontaine, et en était à se demander où il pourrait bien aller pour passer la nuit en sécurité quand il LA sentit. SON reiatsu à elle, si subtile, si puissant, comme il l'avait senti la première fois; énorme et sinueux, impressionnant de part son importance. La Cité avait beau rayonner de mille flux telluriques, sa présence à Elle ne passait en aucun cas inaperçue...elle approchait.
Sei fit volte-face.
Zira était bien là, debout devant lui. La pluie qui tombait drue avait trempé ses magnifiques cheveux d'ébène qui cascadaient sur ses épaules en un fleuve de soie noire. Il découvrit avec stupéfaction que son visage était en sang, avec pour cause probablement cette blessure à la joue qu'il pouvait voir de là où il se trouvait. S'était-elle battue? La réponse s'imposa d'elle-même: non, bien sûr, personne n'oserait s'attaquer à la Gardienne en personne et, même si ç’avait été le cas, aucun humain n'aurait pu lui causer ne serait-ce qu'une éraflure. Et puis, sa tenue ne semblait pas vraiment adéquate pour le combat: une courte robe noire moulante soulignait ses formes pures. Le déchu loucha quelques secondes dans son décolleté pigeonnant puis repris ses esprits.

"Euh..." bafouilla t-il, "ce n'est pas..."

Evidement...maintenant qu'il y pensait, il devenait évident pour Seiko que la jeune femme avait pu à tout moment le surveiller dans la soirée, et qu'elle savait quand et où il commettrait des bavures. Sans doute s'imaginait-elle qu'enivré par son retour, il allait chercher querelle dans une taverne histoire de se défouler, ou qu'après avoir vu la brune il faisait déjà du charme à la gente féminine locale. Mais Sei avait bien actuellement d'autres soucis que les minettes. Lors de leur rencontre, Zira avait clairement mentionnée qu'elle serait intransigeante et que le moindre faux pas lui serait fatal. Il recula d'un pas, comme craignant un accès de colère brusque, et balbutia avec hésitation:

"...ce n'est pas du tout ce que vous croyez! Les Anges..."

Seiko s'interrompit. Non, il vaudrait mieux ne pas dire du mal des anges, du moins, pas devant la Gardienne de cette espèce. Sans doute ne le tolérerait-elle pas. Comment alors se sortir d'affaire? A ce moment précis, des cris retentirent dans la taverne et la porte de celle-ci s'ouvrit avec fracas, laissant apparaître dans l'embrasure des silhouettes criant brandissant des couteaux et cuisine.
Sei savait que ces cris lui étaient destinés. Il déglutit.

"...ce n'est pas du tout ce que vous croyez! Les Anges..."

°Je sais.°

C'est tout ce qu'elle prononça à l'adresse du jeune homme. Deux simples mots qui, dans la situation actuelle, prennaient une grande ampleur. Elle savait. Elle savait que les Anges, un en particuliers, l'avaient provoqués. Mais elle savait également que le Déchu s'était battu, au lieu de faire profil bas il avait avec arogance, répondu aux Anges.

Le vent du nord la fit de nouveau frissonner, et ce froid mordant accentuait la douleur de sa blessure. La jeune femme à moitié caché dans la pénombre, le regard on ne peut plus noir, regardait fixement le jeune homme. A peine arrivée à la Cité, il faisait déja parler de lui. Aussi, il n'était pas malin d'avoir de nouveau révélé son identité. Que pensait il ? Elle ne le croyait pas assez naïf pour avoir pensé être accueilli à bras ouverts...Il savait pertinemment qu'il allait avoir des ennuis. la Gardienne pensait pourtant avoir été assez clairs sur ce point...Un faux pas, et elle saurait le retrouver. C'était désormais chôse faite.

Non loin d'elle, caché par l'ombre des arbres, il y a un couteau assez long et d'apparence assez tranchante. Surrement un couteau en provenance du Bar, laissé là après une précédente baguarre. Zira s'en empara et reporta son regard en direction de Seiko.
Malgrés les apparences, Zira savait parfaitement se servir de plusieurs types d'armes. L'une des raisons pour laquelle elle avait survécu à la Nuit Etincellante. Petite, son père l'obbligeait à combattre, et petit à petit , Zira y prit plaisir et devient doué. Une lueur brilla dans ses yeux..

Doucemment elle s'approcha du Déchu...

° Hey ma jolie...Approche...T'occupe pas de lui...°

C'était le menneur du groupe d'Ange, le plus saoul de tous et celui là même qui avait provoqué Seiko, qui avait osé lui parler de cette façon. Zira se dirigea vers lui. A son approche, les autres Anges reculerent et lacherent leurs armes, tandis que lui s'approchait d'elle.

° Je ne suis pas "ta" jolie..Mais tu as deux minutes pour disparaitre si tu ne veux pas que je me fâche°

Elle avait dit celà d'un ton méprisant et froid, sans ciller, son regard montrant toute sa haine. Mais il n'avait apparement pas compris et l'enlaça, posant ses sales mains sur les hanches de la eune femme. Zira se dégagea fermement et dans un accès de violence et de dégout, planta le couteau dans le coeur de se soit disant ange. L'homme tomba à genoux tandis que ses compagnons restaient muets. Elle se retourna, la tête haute, et commença à s'éloigner, laissant l'homme mourrir . En passant près du Déchu, elle s'arreta et doucemment lui murmurra :

° C'est ce qui t'es destiné, la prochaine fois que j'aurais à intervenir...°

Elle marqua une pause lui sourrit d'un air amusé, puis frissonna une nouvelle fois, le vent glacial ne cessant de souffler. Elle porta la main à son visage saignant et continua :

° Ce n'est pas que l'endroit me déplaise, loin de là, mais je commence à avoir froid. De plus, il est hors de question que tu restes ici pour le reste de la nuit alors je peux te proposer de dormir dans ma chambre d'ami et de manger...°

Se rendant compte que sa phrase pouvait porter à confusion et surtout qu'elle l'avait tutoyer, elle rajouta rapidement :

° Mais ceci uniquement car c'est votre premiere nuit ici et que ma demeure est assez grande pour que nous n'ayons pas à nous croiser. °

Sans attendre de réponse, elle commença de nouveau à s'éloigner. Après tout, s'il acceptait il n'aurait qu'à la suivre, sinon, qu'il se débrouille seul pour trouver ou loger et se subsenter .

Maintenant que la fougue de l'affront subi était passé, Seiko était plutôt penaud et se sentait complètement ridicule de s'être emporté ainsi, qui plus est devant un Ange. Maintenant, il s'était attiré des ennuis, et ce dès son premier soir dans la cîté, alors que Zira Vahënel, malgré sa décision positive, s'était montrée visiblement réticente. Rosissant légèrement, il se préparait à essuyer les foudres de la Gardienne, mais il s'avéra que celle-ci, compréhensive, ne lui fit rien de fâcheux. Sei en fut surpris. Il pensait vraiment qu'il aurait à faire à une terrifiante colère. La coupure sur sa joue ainsi que sa robe en témoignait: il l'avait dérangée, c'était sûr, dans un moment important. Décidément, il cumulait les gaffes. Le jeune homme tenta de reprendre ses esprits: il fallait qu'il se ressaisisse, une telle attitude ne lui ressemblait pas.
En voyant que Zira avait pris en main un couteau de cuisine, il recula d'un pas et frémit, fléchissant légèrement les jambes. Certes, l’objet n'était pas une lame de Tolède mais se révélerait assez tranchant pour couper ce qu’il fallait dans un morceau de chair fraîche...elle avait décidé de le punir par la souffrance physique, visiblement. Même si Sei savait que les lois étaient plutôt sévère et le châtiment disproportionné par rapport à son crime, il pensa qu'il l'avait mérité. Sans doute était-ce plus juste. Mais tout son être se rebiffa à l'idée d'être frappée par cette lame et il se tint près à bondir, voir à engager un combat. Contre Zira, il n'aurait aucune chance de gagner, mais il défendrait tout de même chèrement sa peau.

L’événement fut interrompu in-extremis, mais Seiko ne se relâcha pas pour autant, car l'individu qui venait d'apparaître n'était autre que cet odieux Ange qui l'avait insulté dans le bar. Le Déchu sentit un frémissement d'indignation lui parcourir l'échine, et il fut tenté de faire payer cher la baston de tout à l'heure à l'homme, maintenant que celui-ci était seul. Et en plus...! Haineux, le jeune homme fit trois pas en avant, révolté. Il osait mettre ses mains disgracieuses sur les courbes parfaites de Zira...il s'en fallut de peu pour qu'il ne se jette sur le saoul, mais la Gardienne lui avait déjà fait payé et regretté son geste, d'un coup de couteau froidement planté dans le cœur. Seiko en resta ébahi.

**Bah...Elle l'a tué? O_o Nathanielle va pas en être ravie!**

La brune ténébreuse se tourna alors vers lui, et lui fit clairement comprendre que le même sort l'attendrait si il commettait une autre bévue. Sei déglutit, mal à l'aise. Il savait que la jeune femme était parfaitement capable de passer à l'acte: elle venait d'ailleurs de le faire sous ses yeux. Intimidé, il s'écarta d'un pas quand elle passa à côté de lui, et de demanda quelle attitude adopter, quand Zira prit de nouveau la parole.

° Ce n'est pas que l'endroit me déplaise, loin de là, mais je commence à avoir froid. De plus, il est hors de question que tu restes ici pour le reste de la nuit alors je peux te proposer de dormir dans ma chambre d'ami et de manger...°

"Euh...pardon?"

Avait-il rêvé, où Zira avait laissé sous-entendre qu'il dormirait chez elle cette nuit...Seiko s'empourpra, s'imaginant déjà les scénarios les plus loufoques, quand la Gardienne éclaircit d'un coup la situation.

° Mais ceci uniquement car c'est votre première nuit ici et que ma demeure est assez grande pour que nous n'ayons pas à nous croiser. °

"Ah...bien entendu...merci"

Ne sachant plus où se mettre, Sei jeta un dernier regard à l'homme étendu à terre dans une marre d'hémoglobine et se mit à suivre Zira, à quelques pas derrière elle. Même dans une maison confortable, il ne dormirait sûrement pas de la nuit, préoccupé par les derniers événements. Mais il aurait au moins l'avantage d'avoir un toit.