Soirée improvisée ^^"

[ Précédemment La Vieille Place ]

Tué. Elle l'avait tué. Mais après tout, il l'avait cherché. Zira detestait qu'on l'a prenne pour une de ces filles faciles et elle l'avait pourtant prévenu. Tant pis pour lui. C'était une des raisons pour laquelle elle détestait les hommes dans l'ensemble. Tous l'avaient déçus pour une raison ou une autre, et à ses yeux ils étaient tous pareils. Bien qu'au fond d'elle son éternelle solitude la peinait beaucoup, car une épaule sur laquelle on peut se reposer, une personne à qui parler, mais surtout une famille...Sa famille, tout celà lui manquait terriblement. Mais personne jusqu'à présent n'avait découvert cette souffrance qui la rongeait de l'interieur, même Nathanielle, de qui elle était pourtant assez proche....

Zira arriva chez elle en compagnie de Seiko au bout de quelques minutes. Les jeunes gens étaient dans un piteux état tout les deux, trempés, ils tremblaient de froid. Zira ouvrit la porte et entra rapidement, puis pressa le jeune homme de faire de même, afin que le vent glacial ne s'engouffre dans la demeure et refroidisse l'atmosphère qui y règnait. Ils se retrouverent donc dans l'entrée ou Zira se déchaussa, ne voulant pas salir sa maison. Puis, elle apperçus son reflet dans le mirroir qui lui faisait face. Qu'était elle devenu ? Ce n'était pas la Zira qu'elle connaissait qu'elle voyait dans se miroir. Le visage en sang, sa robe abimé, des eraflures et les cheveux en bataille. Ayant honte d'elle même le rose lui vint au joue et elle déclara :

° Je vais prendre une douche, tu peux visiter et t'installer si tu as envie..°

De nouveau elle l'avait tutoyer sans s'en rendre compte. Une fois de plus elle rougit, ce qui ne lui ressemblait pas et s'éloigna rapidement vers la Salle de bain. Peu de temps après, on entendait l'eau couler...


*********

Lorsqu'elle revint, elle était "métamorphosée" et peu de gens l'auraient reconnus. Elle était vétu d'une joli nuisette de couleur parme, avait relevé sa chevelure, dégageant ainsi son visage. Sans maquillage, sa beauté était beaucoup plus naturelle. Elle paraissait comme toute jeune femme humaine. Seulement lorsqu'elle se retournait, on pouvait voir sur sa nuque le symbole de la race qu'elle représentait...

Elle sourrit, et dit d'une voix claire au jeune homme :

° Tu peux te doucher aussi si tu veux...la Salle de bain est au bout du couloir, sur t droite. Malheureusement, je n'ai pas de vetements de rechanges...°

Elle eu l'aire genée et se garda bien d'avouer que s'était du au fait qu'elle avait toujorus vécu seule. Elle se retourna et se dirigea vers les cuisines dans l'intention de leur préparer quelque chôse à dîner.

Désormais elle se sentait beaucoup mieux, plus décontractée. Sourriant, elle se se rendit à pas léger vers sa cuisine, se demandant ce qu'elle allait préparer. Zira aimait beaucoup cuisiner, et aussi manger. elle faisait d'ailleurs partie de cette minorité de femmes qui ne grossissaient pas. Zira avait toujours été mince, et c'était encore le cas aujourd'hui. Comme la plupart des Déchus, elle aimait la viande. Mieux, Zira adorait ça. Surtout lorsqu'elle était encore saignante. C'est pourquoi elle décida de faire cuire deux bons morceaux de steacks.Bien sûr elle ne connaissait pas les gouts du jeune homme, et elle se voyait mal aller le déranger sous la douche pour lui demander ce qu'il voulait pour le diner ^^
En guise d'accompagnement, elle coupa quelques tomates qu'elle arrangea joliment, avec ci et là quelques dés de mozarella. Elle apporta une carrafe d'eau fraiche et une bonne bouteille de vin rouge. Zira aimait l'alcool; elle tenait ça de son chèr père, mais elle connaissait ses limites et ,n'avait été saoul qu'une fois dans sa vie, il y a quelques années de celà...

Zira soupira d'un air mélancolique, laissant son doux regard s'évader par l'une des grandes fenêtres. Elle jouait avec un couteau de cuisine tout en étant perdue dans ses pensées. Elle ne savait trop quoi penser du jeune homme. Elle ne connaissait pas grand chôse de lui et ne savait si elle pouvait lui faire confiance. Si son père était encore là, il l'aurait sûrrement conseillé sur la marche à suivre..C'est dans ce genre de moment que la jeune femme se sentait vraiment seule... A vrai dire la mort de son père l'avait détruite. Depuis ce jour, elle n'était plus la même. Elle détestait les hommes et se renfermait dans son éternel solitude.. Son emmenagement dans cette demeure n'avait fait qu'accentuer les chôses, et elle n'avait pour habitude de recevoir des invités. C'était l'une des raisons qui faisaient que ce dîner ne ressemblait à aucun dîner précédent.

La Gardienne plongea son magnifique regard dans les cieux et contempla les étoiles.. Elle pensait à sa demie soeur, Nathanielle, qui représentait tout son contraire..Non seulement leurs races étaient opposées, mais elles n'avaient rien en commun, si ce n'est la même mère... Tant physiquement que mentalement, elle ne se ressemblait pas et pourtant...Pourtant malgrés toutes leurs différences, Zira aimait beaucoup sa petite demie soeur et s'était imposé comme devoir de la proteger, jusqu'à sa mort..D'ailleurs, elle serait sûrement facher d'apprendre la mort d'un de ses Anges. A cette pensée, la jeune femme soupira et retourna dans la cuisine, son couteau à la main.
.
Elle mit les deux morceaux de viande à cuire et laissa de nouveau son esprit divaguer faisant glisser la lame du couteau sur ses doigts, dans un geste mécanique et irréfléchis.
Elle ne remarqua pas sa présence. Du moins, pas tout de suite. Lorsque sa ténébreuse voix s'eleva et rompit ainsi le silence regnant dans la demeure, la jeune femme sursauta. Et bien sûr elle se coupa, assez profondémment, au niveau du pouce gauche. Elle étouffa un juron et se mordit le doigt, afin de bloquer le sang. Elle se retourna et regarda le Déchu... Il était...torse nu. Zira laissa son regard parcourir le torse musclé du jeune homme ...S'appercevant de ce qu'elle faisait, elle rougit, détourna rapidement son regard et s'occupa très conscienscieusement de la viande, éspérant que le Déchu n'avait pas surpris le long regard qu'elle lui avait porté.. Elle déposa les steacks dans un plat et fit signe à Seiko de la suivre. Elle plaça les assiettes sur la table et lui fi signe de s'asseoir, tandis qu'lle faisait de même. Elle ne lui répondit pas et préféra ne pas briser l'étrange silence qui regnait entre eux..[/b]

Malgré le fait qu’il lui ai gâché sa soirée, fait couper la joue, maintenant le doigt, et qu’il l’a forcée à tuer un Ange, Zira ne semblait pas s’en formaliser, et Seiko en était heureux. Elle l’avait accepté dans la Cité, presque sans hésitation, elle l’avait défendu, elle lui offrait maintenant gîte et couvert ; et bien qu’elle eut la réputation d’être froide et hautaine, le jeune homme se rendait maintenant compte à quel point les rumeurs pouvaient être fausses, et à quel point la Gardienne pouvait être sympathique à souhait. Cette pensée mis du baume à son cœur las et il suivit la dame jusqu’à la table où elle disposa les assiettes. Les steak, appétissants, semblaient cuits à point et les tomates arrangées avec goût. Sans pouvoir se contrôler, Sei se sentit saliver, et quand la jeune femme l’invita à s’asseoir, il ne se fit pas prier et s’exécuta sans discuter, revigoré par la perspective d’un bon repas.

**Zira est vraiment attentionnée et très clean sur les détails…on dirait qu’elle a fait ça toute sa vie**

Frémissant déjà de bonheur, le Déchu prit ses couverts en main et attendit que la Gardienne –les dames d’abord- se serve pour en faire autant. La viande était merveilleusement juteuse et les tomates, succulentes. Comme tout déchu, Seiko aimait manger, les plaisirs de la table ne le laissant pas indifférent, bien qu’il fut obligé ultérieurement de faire quelques exercices physiques pour compenser la prise calorique. La bouteille de vin rouge l’attira également, mais il se montra plus réservé à l’égard de cette dernière, car boire tout son saoul devant une demoiselle n’était pas un acte des plus élégants. Aussi se contenta t-il de se servir le fond d’un verre du sombre breuvage, pour l’usage. Mais le vin aussi était à faire pâlir d’envie les œnologues.

"Merci, Zira, votre cuisine est succulente." dit-il avec entrain.

Seiko ne se sentait nullement gêné par le silence qui s’étirait entre eux. Au contraire, il trouvait ce dernier plutôt lourd de sous-entendus et mystérieux, et cela l’amusait. Il observa de nouveau la jeune femme d’un œil inquisiteur. Quand elle n’était plus en ville, la Gardienne semblait bien plus décontractée, et c’était plaisant à voir. Par ailleurs, il avait remarqué que même une joli jeune femme n’était pas parfaite et sans manquer de sentiments…le Déchu avait surpris le regard de Zira glissant sur son torse et sur les tatouages qui le barrait, puis l’avait vue pour la première fois en train de rougir. Il en avait été très étonné et plutôt amusé. Zira aussi, quand elle se lâchait, était peut-être parfois timide. Cette pensée le fit sourire de toutes ses dents, sans qu’il sache pourquoi. Il était simplement heureux d’avoir découvert une autre personne derrière ce masque de dirigeante inflexible.

"Quand j’habitais dans la Cité des Anges avec ma famille, avant…" commença Sei d’un air songeur, son regard se promenant vaguement sur les fenêtres drapées de nuit, "il m’est arrivé d’aller de nombreuses fois au restaurant. Nous n’étions pas pauvres et l’on pouvait s’offrir à loisir les plaisirs de la table. Mais je crois que, même dans les plus luxueux de ces endroits, je n’ai jamais goûté quelque chose d’aussi bon que votre cuisine, Zira. "

Sei n’exagérait pas : outre la cuisson parfaite et l’assaisonnement impeccable de la viande, l’atmosphère et l’ambiance régnant rendaient les mets encore plus agréables en bouche. Le jeune homme finit son assiette avec un soupir comblé et s’avachit sur sa chaise. Il se sentait bien, il avait envie que cette soirée se prolonge pour toujours, qu’il aie à oublier les erreurs du passé, celles du présent, la haine des autres et le froid du dehors…Seule Zira avait su lui tendre la main au moment où il en avait le plus besoin. Il serait à jamais son débiteur.
Soudain, un bruit de tonnerre retentit au dehors, rompant le gras silence dans lequel les deux convives étaient plongés. Un éclair d’un bleu électrique darda sa langue de feu sur la ville, éblouissant un instant la Cité. Seiko tourna de nouveau son regard vers la nuit et demanda doucement :

"Ne risquez vous pas d’avoir des ennuis…à cause de ce qui s’est passé…avec l’Ange ?"

Zira mangea sa viande en silence, savourant le gout de chaire tendre, finit également rapidement sa ration de tomates et buvait à intervalles régulieres une ou deux gorgées de cet excellent vin. Celà faisait du bien de manger enfin quelque chôse. Elle sourrit aux compliments du jeune homme et s'appretait à lui répondre lorsqu'un éclair bleuté zebra le ciel pour illuminer de sa lumière le centre de la Cité.

Zira se leva calmement et se plaça à la fenêtre, les yeux rivés vers le ciel, un sourrire amusé aux lèvres. Elle ne répondit pas tout de suite à Seiko et resta immobile, patiente. Puis vint le deuxieme éclaire, celui qu'elle attendait. Plus gros, plus impressionnant. Lorsque la Cité fut de nouveau éclairé, elle éclata d'un rire sonore. Un rire qui avait malgré tout une conssonnance assez maléfique. Lorsqu'elle se retourna vers le jeune homme , elle arborait un visage radieux, ses beaux yeux sombres brillants d'une étrange lueur. Elle se reservit un verre du délicieux brevage mais le but beaucoup plus rapidement que la fois précédente. Toujours sourriante, elle débarassea la table et en un rien de temps tout était de nouveaux propre et rangé. Zira détestait le desordre et elle ne remettait jamais au lendemauin ce qu'elle pouvait faire le jour même. Elle était ainsi.

La jeune femme retourna dans le salon ou elle s'assit sur l'un des divans, celui en face de la fenêtre, de laquelle elle avait une magnifique vue sur la Cité. Elle resta muette un instant, les jambes croisées, confortablement installée. Enfin, elle répondit à Seiko, d'une voix qui trahissait son humeur étonnement joyeuse :

° Des ennuis ? Non, ne vous inquietez pas pour moi, je sais parfaitement me débrouillez seule. En tant que Gardienne c'est à moi que revient le privilège de décider qui peut ou non habiter ma Cité.La plupart des Anges actuels sont des humains qui après leur mort ont été reçut en tant qu'Anges. J'ai seulement oté à cet homme le privilège d'être un Ange, donc cette fois il est bel et bien mort, et celà définnitivement. Mais vous savez... "Assassiner n'est pas seulement tuer..." °

Elle avait dit celà, toujours avec le sourrire, les yeux perdus dans le paysages, passant doucemment sa main à l'endroit ou était tatouée le symbole. Zira avait toujours été fière de son peuple et c'est avec fierté qu'elle affichait ce symbole à jamais gravé sur sa nuque. Une mèche de cheveux rebelles glissa lentement sur son visage. la jeune femme la remit en place et reporta son regards sur son hôte. Elle reprit la parole, toujours aussi calmement, les mots sortant de sa jolie bouche sans difficultées et ne baffouillant pas :

° Actuellement les Anges sont à effectifs beaucoup trop réduits pour me déclarer la guerre, dû toute cette mise en scène -les éclairs- censé m'impressionner...Soyons réaliste, aucuns des deux peuples n'est capable d'affronter l'autre. Mais je reste tout de même sur mes gardes, la guerre ne s'est pas finit lors de la Nuit Etincellante, non, elle a débuté ce soir là, et elle est loin d'être terminé..°

"Assassiner n'est pas seulement tuer"...avait dit Zira...Bien que sa véracité fut sans conteste, Seiko ne put s'empêcher de s'interroger sur le sens dissimulé de ce proverbe. Au cours de la minute précédente, la Gardienne l'avait plus surprise que toutes les fois où il l'avait rencontrée réunies. Son rire sonore, à la vue de l'éclair, le glaça une mili-seconde et il en vint même à se demander si quelqu'un n'était pas rentré dans la pièce avec eux. Cela ne ressemblait pas au rire de la jeune femme. Il percevait maintenant à quel point elle pouvait être d'humeur changeante et lunatique, tour à tour froide et hautaine, puis joyeuses et naturelle, et enfin terrible et maléfique...Cela intéressait beaucoup le Déchu qui, maintenant qu'il la connaissait un tout petit peu mieux, avait envie de découvrir toutes les facettes du caractère de Zira, sans exeption, de les analyser, de les approfondir...

"Vous avez raison..." décréta t-il au bout de quelques instants, "la guerre est bien loin d'être terminée. Mais...nous, Déchus...sommes en large infériorité numérique...même si ils vous respectent et vous craignent à la fois..."

Seiko ne redoutait pas vraiment les tentatives d'assassinat, il était un guerrier qualifié qui s'avait s'attendre à ce type d'action. Il en était de même, supposait-il, pour Zira. Cependant une attaque massive, telle une révolte ou une guerre civile, serait fatale: résister à plusieurs assauts en même temps serait impossible. Peut-être, actuellement, les effectifs angéliques étaient réduits, mais cela n'était qu'une question de temps. Et selon le jeune homme, tout ça n'allait plus tarder: la vague qu'avait provoqué son retour dans la Cité en était la preuve flagrante. Il n'était pas désiré, comme tous les Déchus. L'apogée du sang allait venir dans très peu de temps.
Mais Sei n'était pas un lâche, et il n'avait pas dans l’intention de se barricader chez la Gardienne en comptant sur sa protection pour rester en vie. Si cela était nécessaire, il mourrait dignement, en rendant hommage à la dernière chose à laquelle il tenait encore: son statut de Déchu.

"Je me battrais pour mon camp, si besoin est...je ne devrais peut-être pas, mais je suis fier de ce que je suis."

Seiko se leva à son tour et rejoignit Zira devant la fenêtre, d'où il observa le ciel obscur d'un froncement de sourcils. Un troisième éclair, moins gros que les deux précédents, venait de déchirer le ciel. Le jeune homme eut un frémissement; tout cela l'agaçait, et il supportait de moins en moins la situation.
Il avait déjà tout perdu. Sa famille, son statut d'homme libre et respecté...il avait aussi regagné beaucoup, grâce à Zira...mais maintenant qu'il avait connu le sourire de l'ange, il n'avait plus rien à attendre de la vie...Alors, quitte à mourir et à trahir sa parole d'honneur, autant entraîner le plus d'Anges dans sa chute.
Il regarda la Gardienne, d'un air déterminé.
Quand le moment viendrait, il serait là pour l'aider.

L'art de la guerre n'a de secret pour personne. A ce titre, nous savons que la victoire dépend des cartes que nous avons en main. Lorsqu'une bataille s'annonce sanglante, certains abandonnent, tout simplement. Mais pour d'autre, la reddition est inacceptable. Même si ils savent qu'ils vont devoir se battre...à mort.

Certes les Anges étaient plus nombreux, mais contrairement aux déchus, ils n'ont pas pour habitude de faire le mal, de tuer, de faire souffir, torturer ce qui en temps de guerre est tout de même un inconvénnient. Les déchus, eux, étaient habitués à ce genre de chôse et y prennaient du plaisir, là ou les anges étaient répugnés... Toutefois Seiko avait raison. Au plus vite il faudrait reconstruire une armée prête à se battre, entrainnée à combattre et apte à agir dans les plus brefs délais..Mais étant les derniers déchus, Sei' et Zira se retrouvaient coincés. La seule solution était de choisir parmi les humains, les plus aptes à rejoindre leurs camps. Recruter parmis les morts, de bons et fidèls guerriers. Ainsi, ils l'auraient, leur armée.C'était la dernière solution, la solution finale.

Zira sourrit à Seiko, de ce sourrire beau et remplit d'innocence qu'on souvent les enfants en bas age. Elle ne ressemblait plus à la Zira qui avait brisé le silence de son rire énigmatique, non... Elle était plus naturelle, et avait l'aire plus fragile aussi avec sa fine silhouette dont les formes étaient mises en valeurs par sa jolie nuisette parme.. Son visage était radieux, et l'entaille qu'elle s'était faite en allant chercher le Déchu avait déja presque disparus, laissant à la place une infime cicatrice.

Au loin, les éclairs ne dardaient plus le ciel, le calme s'était de nouveau installé dans la Cité. La jeune femme bailla discretement et sans bruit.. D'un coup, elle était fatiguée. Il faut dire que ces derniers temps, son train de vie était plutôt élevé et elle avait peu mangé et peu dormit. Donc forcémment, elle ne pouvait tenir éternellement ainsi. Elle bailla de nouveau , et déclara d'une voix à moitié endormit :

° Restez fier de ce que nous sommes, croyez moi, il n'y a aucune honte à être Déchu, au contraire...
Je ne sais pas pour vous, mais personnelement je vais aller me coucher °

La chambre d'amis n'étant pas prête, Zira se dit que le jeune homme se contenterait du canapé pour cette nuit. C'était un canapapé tres grands, et assez large, un couple d'ami a elle avait dormis dessus une fois, il y a longtemps, mais désormais leurs ames s'étaient envolées...
Elle se dirigea vers un immense placard en chène, et en sortit un oreiller à l'aspect confortable ainsi qu'une couverture pour qu'il n'attrape pas froid. La demeure était chauffée, mais la gardienne baissait systhématiquement et volontairement le chauffage la nuit, préférrant s'enfouir sous sa couette que d'avoir trop chaud. Elle était entrain de disposer correctement la couverture du jeune homme lorsque ses yeux se fermerent. Sans s'en appercevoir, elle plongeait dans le sommeil, étant restée trop longtemps éveillée. Elle bascula doucemment et sans bruit sur le canapé sa chute ayant été amortit par les coussins, et lorsque sa tête vint se poser sur l'oreiller, elle dormait déja profondément.

Hélas, celà arrivait fréquemment à la jeune femme. Lorsqu'elle était trop fatiguée, il lui arrivait de s'endormir, en l'espace de quelques secondes. Une foi même était elle entrain de discuter avec Nathanielle lorsqu'elle fût prise d'une irrésistible envie de dormir et, laissant tomber sa tasse de thé, ellle avait plongé son esprit dans le pays des rêves. Mais sa jeune soeur ne s'en inquiétait plus, elle avait l'habitude désormais...Zira détestait l'idée que le temps lui file entre les doigts, et il lui arrivait tres souvent de rester plus de 24H éveillées, c'est d'ailleurs encore ce qu'il s'était produit..Mais malheureusement après, elle payait pour son comportement irresponsable.. C'était vraiment quelque chôse de tres aggacant que de s'endormir comme celà, surtout lorsqu'on a un invité, et Zira avait d'ailleurs toujours regretté ce coté de sa personnalité.

Si il y avait bien une chose dont, paradoxalement, Seiko était sur dans ce monde où rien n'était éternel et où l'imprévu surgissait à tous moments, c’était que Zira avait bel et bien un caractère très changeant. Lorsqu’elle prononça ces dernières paroles, le jeune homme la regarda en silence, secrètement ému. C’était la première fois dans toute son existence de Déchu qu’on lui disait d’être fier de cette caractéristique. Du bout des doigts, il effleura sur son bras musclé le tatouage en forme d’ailes percées qui ne le quitterai jamais, puis il eut un sourire. Maintenant, au moins, Sei avait une alliée de poids dans cette pré-guerre. Peut-être même que, bientôt, il aurait une amie…certes, la Gardienne semblait très indépendante et disposée à garder ses distances, mais le jeune homme ne perdait pas espoir. Il lui restait encore du temps.

**Elle a raison, nous ferions mieux d’aller dormir. J’ai l’impression qu’elle reste parfois éveillée un temps inconsidéré. En tant que Gardienne de la Cité, d’un côté, c’est normal, mais je la plaint. Je souhaite que Nathanielle soit la pour elle.**

Seiko, resté à la fenêtre, se détourna du spectacle de la nuit redevenue calme et observa Zira qui faisait le canapé pour lui. Il ouvrit la bouche pour lui proposer son aide, mais le tableau que constituait cette jeune femme, si légèrement vêtue et naturelle, entourée de soie et de confort dans un salon douillet était si parfait qu’il n’osa rompre le silence qui s’installait entre eux à cet instant. La jeune femme ne semblait pas du genre à parler pour ne rien dire ou bien pour combler un vide un peu trop gênant. Il en était de même pour Seiko. Aussi resta t-il silencieux, contemplant les mouvements fluides de Zira, de plus en plus lourds et lents, comme si celle-ci était tout à coup écrasé par le sommeil. D’ailleurs, avant d’avoir pu faire un geste de plus, elle s’effondra sur le sofa et ne bougea plus. Le Déchu, inquiet, se précipita.

**Mais…elle…dort ! ?** constata t-il avec surprise.

Sei eut un sourire amusé. La Gardienne dormait véritablement, cela ne faisait aucun doute ; le rythme régulier de sa respiration en témoignait. Jamais il n’avait vu quelqu’un basculer dans le sommeil aussi vite et d’une manière aussi inattendue. Doucement, il replaça Zira dans une position confortable, avec des gestes lents et précautionneux pour ne pas la réveiller. Le jeune homme tira une chaise à lui et s’assit en contemplant dans une semi-obscurité la belle endormie, puis il tendit la main et écarta les mèches de cheveux importunes sur son visage, la regardant dormir avec un fin sourire au lèvre. Dans les bras de Morphée, la jeune femme n’était plus du tout la même. Elle semblait…sereine…comme libérée de tous soucis…et Seiko devina qu’il n’y avait que dans cet état qu’elle parvenait, un temps, à ne plus avoir ces problèmes en tête. Pour rien au monde il n’aurait voulu troubler son sommeil en cet instant là.

"Bonne nuit, Zira…et merci."

Sei se pencha et, doucement, déposa sur le front de la jeune femme un baiser aussi léger qu’une caresse. Se levant, il éteignit les lampes, plongeant la pièce dans une pénombre seulement atténuée par l’éclat de la lune, et retourna s’asseoir au chevet de Zira, la contemplant encore durant des dizaines de minutes. Quand enfin la nuit, qui s’étirait depuis maintenant plusieurs heures, eut dépassé la moitié de son temps, les yeux du Déchu se fermèrent et il sombra lui aussi dans le sommeil, il glissa de sa chaise et poursuivit sa sieste à même le sol, aux pied du divan. Il ne s’en aperçut même pas. Dans son rêve, Zira venait de lui tendre la main.

Le visage de la jeune femme était paisible. Elle dormait d'un sommeil profond, sa repsiration était calme ét régulière. Cette nuit ne fût pas comme les autres, elle était vierge de tout cauchemards. Zira profitait enfin d'un peu de repos, son esprit, libre de tout, inventait les rêves les plus fous oubliant ainsi les soucis quotidiens.Depuis combien de temps la gardienne n'avait elle pas dormie ainsi ? Depuis combien de temps redoutait elle de fermer l'oeil, laissant ainsi sa cité à la portée de tous ? Quoiqu'il en soit, cette nuit là elle se sentait en sécurité, "comme si son ange gardien veillait sur elle"..

Doucemment elle étira ses muscles, tel un chat au réveil. Puis, elle ouvrit un oeil, puis deux. Elle mit un temps à comprendre pourquoi elle était sur le sofa..Elle se rapella ensuite les évenements de la veille..et elle prit peur qu'il soit partit. Brusquemment elle se redressa et jetta un regards anxieux sur la pièce. Et elle l'apperçut, torse nu, à même le sol, la respritaion légère...il dormait encore. Zira reposa sa tête sur l'oreiller et ne détacha pas son regards de ce corps si parfait et de ce visage si envoutant. Elle aurait pu rester des heures ainsi à le contempler, mais elle avait à faire dans la Cité, et la matinée touchait déja presque sa fin.

Sans bruits, elle se leva et se dirigea vers la salle de bain ou elle se doucha. Elle revetit un leger chemisier et une jupe allant jusqu'au genoux. Sa tenue différait de celle des autres jours et donnait à la Gardienne une allure beaucoup moins sévère, elle paraissait plus ouverte et plus jeune. Son visage, légerement maquillé, contribuait à ce changement. Lorsqu'elle revint dans le salon, le déchu dormait toujours. La jeune femme apporta un saladier garnit de fruits, ainsi qu'une assiette avec un couteau et un verre qu'elle déposa sur la table. Attrapant un bout de papier et un stylot, elle griffonna quelques mots et laissa le post-it sur la table. Elle jetta un dernier regard au jeune homme qui dormait toujours, et son visage s'illumina d'un magnifique sourrire. Silencieusement elle s'approcha de lui et déposa un doux baiser sur sa joue.. Elle prit sa couverture et la déposa sur le déchu avant de s'en aller.

Zira jetta rapidement un regards dans la pièce, s'assurant de n'avoir rien oublié, puis enfila ses bottes et prit son sac à main. Elle referma la porte, prennant bien soin de ne pas la faire claquer et s'avança au dehors.Il avait gelé durant la nuit, l'hiver s'était ben et bien installé sur la Cité. Le froid mordant fit rosir les joues de la jeune femme qui tranquillement s'avançait vers le coeur de sa Cité. Elle sourriait encore, et au fond d'elle, elle savait que malgrés sa journée chargée en perspective, malgrés le fait qu'elle devrait s'expliquer sur le meurtre de l'Ange et malgré les soucis auxquels elle devrait faire face, elle savait qu'elle avait trouvé quelqu'un sur qui compter et celà la rassurait. Sans le savoir, il lui avait redonné courage, et pour celà, elle lui en était à jamais reconnaissante..

Dans le salon, seul la respriration du déchu venait à intervalles regulieres briser le silence qui y régnait. Sur le bout de papier, d'une fine et jolie écriture était marqué les mots suivants :

" Tu trouveras de quoi manger dans le frigo et les placards, ansi qu'une serviette propre dans la salle de bain, fais comme chez toi. Je rentre tards ce soir, ne m'attendant pas pour dîner. Le temps que tu t'integres de nouveau dans la Cité, tu peux rester à la maison, si tu veux...
A demain peut être,
Zira"

Près du jeune homme, une plume d'un noir de jais s'était délicatement posée, comme si, une partie de la jeune femme veillerait sur lui durant son abscence...

D'un pas rapide, les joues rosies par le froid, Zira passa par le centre ville mais la cité était déja endormit. Elle prit donc la direction de sa demeure, se dirigeant de mémoire, le chemin pour y accéder n'étant pas éclairé. Au bout de quelques longues minutes, elle arriva enfin à destination. A son passage, les lampadaires s'allumèrent et c'est ainsi qu'elle les découvrits...De nombreux graffitis couvraient les murs de sa maison..Calmement, elle s'approcha de l'un des murs et passa doucemment sa main dessus...Peu à peu sa colère se fit sentir, elle sentait leurs odeurs, ça ne pouvait être qu'eux...Sans le savoir, ces petits anges venaient de mettre fin à toutes les perspectives de paix envisagées par Zira.

Peu à peu le vent se leva, au même rythme que la haine de la demoiselle..Lorsqu'enfin elle ouvrit avec une certaine violence la porte de l'entrée, les arbres alentours se penchaient en tous sens sous la force du vent. Zira se rendit rapidemment dans le salon, sans prendre le temps de se déchausser ni de poser son sac à main. Le bruit de ses talons rompaient le silence et on entendait le sifflement caractéristique du vent qu'il y avait au dehors...

Sans allumer les lumieres, laissant la pièce dans la pénombre, la jeune femme s'empara d'un verre ainsi que d'une boutille de vin rouge...Elle en but une gorgée, puis une deuxieme, et finit son verre...Dans un élan de colere elle lacha le verre qui alla à grands bruits se fracasser sur le sol..La lumière de la pleine lune se refletant sur les nombreux éclat, ce tableau rapella à Zira la nuit étincellante.. Elle en détourna son regard et se dirigea vers sa chambre, son esprit absorbé dans ses souvenirs, elle ne pretta garde aux bruits en provenance de la cuisine.

Dans sa chambre, elle se déchaussa enfin et se déshabilla, gardant sur elle une jupe en voile blanc et un top de la même teinte. Elle se dirigea dans la douche. Elle y ouvrit l'eau, la laissant couler sur son corps et trempant ses vetements. La jeune femme s'assit dans la cabine et ramenna ses genoux vers elle, pour y poser sa tête. Mais elle avait laissé la porte ouverte et au bout de quelques minutes l'eau se faufilla vers la porte et commença à mouiler le couloir..

Mais Zira ne s'en apperçut pas, les yeux dans le vague, remplit de larmes de pure tristesse...

Seiko achevait de mettre de la sauce tomate en boite sur son omerice, quand il entendit le vent siffler au dehors, et cela de plus en plus fort, jusqu'à ce qu'une mini-tempête souffle sur la demeure, balançant au dehors les arbres en tout sens. Il regarda par la fenêtre d'un air impressionné. Comment le vent avait-il pu se lever si vite? Soudain, le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvre retentit avec fracas. Le jeune homme quitta son omerice frétillante sur la plaque de cuisson et se dirigea vers le hall pour fermer les battants. Il n'avait pas vu que Zira était rentrée, mais il s'en doutait. Restait à savoir pourquoi elle n'était pas venue le voir et pourquoi elle n'avait pas allumé les lumières...il y avait quelque chose de bizarre.

**Ca s'est peut-être mal passé avec Nathanielle...**

Avant que Sei n'ait eu le temps de revenir dans la cuisine, il entendit le bruit aigu d'un verre se cassant sur le sol. Inquiet, le Déchu se rendit dans le salon où il découvrit une bouteille de vin rouge et le récipient en question éparpillé en mille éclats reflétant la lumière de la lune. Pas de toute, Zira était bien là. Se guidant au bruit de l'eau qui coule et à la rigole dans le couloir, il la trouva assise dans la cabine de douche, les genoux ramenés sur sa poitrine. Il fut prit d'un élan de peine. Voir ainsi la Gardienne, si forte et si froide, pleurer à chaude larmes à cause (il le devinait) de ces stupides gamins...Un mélange de colère et de tristesse l'envahit.
Doucement, il s’accroupit au niveau de la jeune femme, son pendentif où était monté la plume de jais de Zira pendant au bout de la chaîne d'argent. Ses vêtements émirent un bruit mouillé quand ils rentrèrent en contact avec l'eau. En quelques secondes, il fut trempé par la pluie de gouttes qui tombaient de la pomme, mais il n’en avait que faire. Avec délicatesse, le Déchu passa ses bras autour de la jeune femme et lui déposa un baiser sur la tempe.

"Zira..." murmura t-il dans son oreille au bout d'un moment, la tutoyant sans même s'en apercevoir. "...ceux qui ne savent pas t'apprécier sont des crétins. Tu n'es plus seule, Zira. Et moi non plus."

Avec des gestes lents et doux, Seiko retira son pendentif de la plume et le passa autour du cou de Zira. Un frisson le fit se tirer de sa contemplation de la belle jeune femme. Le jeune homme se redressa et arrêta le débit de l'eau. Lui aussi était maintenant trempé, mais il s'en fichait. Il fit délicatement lever la Gardienne, attrapa une serviette du bout de la main et la passa autour de ses épaules, pour ne pas qu'elle prenne froid. Ainsi mouillée, triste et mélancolique, les gouttes d'eau accrochées à ces cils comme autant de perles de cristal, elle était plus belle que jamais. Mû par un incontrôlable sentiment, le Déchu la prit dans ses bras dans une étreinte rassurante. Après quelques secondes, il la souleva dans ses bras et la regarda en souriant doucement.

"Viens manger, je t'ai préparé une omerice...viens, ne t'en fais plus..."

Seiko savoura ce moment de bonheur. Bien sûr, voir Zira triste ne lui apportait pas la joie, mais la tenir dans ses bras pour la réconforter était bien plus plaisant qu'il se l'était imaginé. Sans doute dans quelques secondes allait-elle protester, décrétant qu'elle s'en sortirais très bien toute seule...

[Superbe post ! ]

Zira était dans un autre monde. Une sorte d'univers entre le réel et l'imaginaire. Elle ne distinguait plus grand chôse, son esprit étant ailleurs..Elle n'avait conscience ni de ce qu'elle faisais , ni de pourquoi elle le faisait. Ses sombres yeux fixaient un point invisible quelques parts sur l'un des nombreux motifs présent sur le mur carrelé faisant face à la demoiselle, et , sans que rien n'arretent leur course folle, de nombreuses larmes perlaient sur ses joues, se confondant avec les gouttes en provenance de la pomme de douche.

Lorsqu'il entra dans la pièce, Zira resta immobile, et c'est à peine si elle remarqua sa présence. Il passa, avec toute la délicatesse du monde, ses bras autour d'elle et lui murmurra de réconfortantes paroles..Mais les mots s'envolaient, aussi vite que des plumes d'anges, et Zira n'avait le temps d'en saisir le sens.Alors elle le regardait. Elle admirrait ses deux magnifiques yeux et fixait ses lèvres qui continuaient à bouger, éméttant des sons que la jeune femme entendait à peine..

En sentant les lèvres de Seiko sur sa tempe, elle frémit..Comme un semi retour à la réalité. Cet éphémere mais doux baiser fit se rapeller à la jeune femme que la vie pouvait également être autre, qu'il y avait toujours de l'espoir. C'est pourquoi lorsqu'il arreta l'eau et la fit se relever, elle ne protesta pas, se laissant faire comme une poupée de chiffons...Elle avait confiance, simplement confiance, en ce jeune homme qui en l'espace de quelques jours avait completement boulversé sa vie et ses habitudes.

Doucemment elle ressera la serviette que le Déchu avait délicatement posé sur ses épaules. Lorsqu'il la serra dans ses bras, la jeune femme se laissa aller et posa lentement sa tête sur l'épaule du jeune homme. Elle ferma les yeux quelques secondes, et ne les rouvrit que lorsqu'elle entendit la voix de Seiko s'élever, s'assurant ainsi que tout celà était bien réalité. Il lui parla d'omerice, plat dont elle avait déja entendu parlé mais dont elle n'avait jamais eu l'honneur de gouter.

En passant la main sur sa nuque à l'endroit d'un de ses tatouages elle sentit la présence de la chaine. Elle ne l'avait pas sentit avant, sans doute trop absorbée par les précédents évenements. Il s'agissait d'un pendentif, apparement en argent, il était sublime. Zira se souvint de l'avoir vu au cous du jeune homme lorsqu'il s'était penchée vers elle, quelques minutes auparavant.

Un fin sourrire se dessinna sur les lèvres de la jeune femme et lorsqu'il l'emenna dans le salon et qu'ils furent dans la pièce à l'atmosphère chaude et rassurante, elle leva sa tête vers lui, plongeant son doux regards dans le sien et déposa un léger baiser sur la joue du jeune homme et lui murmurra :

°Merci Seiko...Merci pour tout...°

[Merci ]

Durant tout le temps qui se déroula entre le moment où il avait vu Zira et l'autre où il la guida doucement dans le salon, Seiko n'eut de cesse de se montrer plus patient, prévenant et rassurant que jamais. La belle jeune femme avait indubitablement besoin de réconfort et il était prêt à lui en donner autant que possible. Cela comblerait son bonheur, car il pourrait être près d’elle, jouant le rôle typiquement masculin du protecteur. Ils pénétrèrent dans le salon douillet où le Déchu alluma une lampe de plafond, et s’assirent sur le sofa dont les coussins émirent un bruit feutré. Le jeune homme avait toujours un bras autour des épaules de la Gardienne, et il fut ému de la voir le remercier. Tellement ému même, qu’il fut parcourut de frémissement et déposa sur sa main un doux baiser.

"Ne me remercie pas, Zira, je te dois tout…"

Maintenant, la tutoyer ne le dérangeait plus le moins du monde, car il se doutait que, au terme de la semi léthargie dans laquelle elle était plongée, Zira en ferrait de même à son tour. Le cœur gonflé de bonheur, Sei se dirigea rapidement vers la cuisine et revint avec un plateau, sur lequel était disposée des couverts, un verre et de l’eau claire, puis une assiette contentant la fameuse omerice, l’omelette au riz typiquement asiatique à laquelle il avait rajoutée sa touche personnelle, de la sauce tomate aux épices. Ce soir encore, le Déchu resterait avec la Gardienne, pour deux principales raisons. La première, parce qu’il n’avait tout simplement pas trouvé de logement le jour même et qu’il devait de nouveau se faire héberger, et la deuxième, bien plus importante à ses yeux, parce qu’il n’aurait laissé Zira pour rien au monde en cet instant. Elle semblait si malheureuse, si fragile…

"Mange, c’est chaud…Je te cuisinerais autre chose si tu as encore faim…je ferais ce que tu as envie."

Elle était si belle, pensa Seiko, si belle qu’il aurait voulu la prendre dans ses bras et ne jamais la lâcher. Rien qu’à regarder ce beau visage, ces yeux magnifiques embués de larmes, ses cheveux de soie ténébreux, il se sentait tout chose. Mais il était également si peiné de la voir dans ce tel état de désespoir…était-ce seulement à cause de ces stupides graffitis, ou bien s’était-elle disputée avec Nathanielle ? Il était très curieux de le savoir mais garda le silence. Quand Zira aurait envie d’en parler, elle parlerais, mais il ne voulait la forcer pour rien au monde. Peu à peu, à mesure que le temps passait, il sentait que ce sentiment au fond de lui qui avait germé depuis le premier regard prenait racine et fleurissait. Ce sentiment qu’il refoulait et désirait à la fois, complexe et intense, dont il n’avait même pas soupçonné l’existence quelques heures auparavant…

"Zira, si il y a quelque chose qui ne va pas, tu peux m’en parler. Je te conseillerais au mieux…il faut qu’on s’entraide, entre Déchus."

D’abord, faire disparaître les preuves du malheur. Sei ne supportait plus d’avoir l’air désolé en regardant ce verre brisé au sol, en mille éclats écarlates, qui sonnait comme une mauvaise augure. Il se leva du divan et ramassa les débris de verre pour aller les jeter, puis dénicha une serpillière dans un placard à balais et se mit à éponger le sol, faisant s’envoler la trace du désespoir de la jeune femme. Plus jamais et pour rien au monde, il n’aurait voulu qu’elle soit de nouveau triste.

**Je veux encore la voir sourire, toute ma vie…c’est ce sourire-là…qui m’apporte le bien-être…**

Elle se laissait faire. Elle n'avait la force de protester, et puis à quoi bon. Elle était tombée bien bas. Elle était la honte de sa famille, pleurer devant le survivant de son peuple, qui était elle pour s'abaisser à ce point ? Mais dans tout ce fouillis d'émotions qu'elle ressentait, elle n'avait pas honte, regrets et remords étaient absent. Si elle ne disait rien, c'était car elle se savait en bonne compagnie.

L'omerice était excellente. C'était la premiere fois que Zira dégustait une omelette du genre et elle en était ravie. Elle mangea sa part doucemment, comme pour s'impregner de ses subtiles saveurs, au grand ravissemment de son estomac. Lorsqu'elle eu finit, elle dit doucemment :

° C'était excellent. Vraiment, je te remercie pour ce plat, digne des plus grands °

Elle se leva, attrapa les assiettes ainsi que les couverts et les rapporta dans la cuisine. En les nettoyant, elle entendit des bruits de verre en provenance du salon. Elle rangea la vaisselle propre et retourna dans la pièce, s'appercevant ainsi que Seiko était entrin de ramasser les débris de verre. Une fois terminé il passa la serpillère afin d'enlever toute trace de cet "accident" .

La jeune femme était restée dans l'encadrement de la porte, les yeux fixés sur lui. Il était tellement différent des autres...Et celà elle l'avait su dès les premiers instants. Elle avait sentit sa présence alors même qu'il venait à peine de pénétrer la Cité..Contrairement à toute attente, elle l'avait accueillit, puis hébergé. Pourquoi, elle même n'en savait rien...Au début elle s'était convaincu que c'était du au fait qu'il était encore potentiellement dangereux..Mais les chôse avaient bien vites changées. La demoiselle ressentait un sentiment complex, elle n'arrivait pas à le définir, tant il était étrange... jamais enore elle n'avait ressentit celà.

Elle revint s'asseoir sur le sofa, que le jeune homme avait également rejoint. Elle ne savait que faire, que dire.. Peu à peu elle redevenait maitresse de son esprit et de ses pensées. Elle leva son visage vers celui du Déchu et y plongea son regard...Comme une sorte d'appel à l'aide, elle ésperait peut être trouver un réponse à ses questions au find fond de ses deux beaux yeux...Sans vraiment réfléchir elle leva sa fine main vers ce séduisant visage et la posa sur la joue du Déchu.. Elle voulait le remercier une nouvelle fois pour ce qu'il venait de faire pour elle mais les mots ne lui venaient pas, alors elle préféra ne pas briser ce silence remplit de sous entendus.

Puis, elle détourna son regard, fit glisser sa main jusqu'à ce que le contact entre elle et le jeune homme disparaisse et se leva. N'osant le regarder, elle se dirigea rapidement vers la fenêtre et murmurra d'une voix tremblante :

° Il ne faut pas..Tu ne dois pas rester près de moi..Je suis...maudite.°

Sur ce dernier mot sa voix se brisa et de nouveau les larmes embuerent ses beaux yeux et roulèrent sur ses joues..
A l'arrivée du Déchu dans la Cité, tous, même elle au départ, avait pensé que ce dernier des Lenwë ne tiendrait pas longtemps. Mais lorsque les plus grands Anges apprirent que Zira avait donné l'accès au Déchu de rester séjourner dans la Cité, ils étaient rentrées dans une immense colère. ils avaient prévenus la jeune femme de le tuer, sans quoi ils s'en chargeraient, mais elle ne l'avait pas fait. Zira avait été séduit par ce ténébreux jeune homme et s'était laissée allé. Elle n'vait pas prit au sérieux les menaces des suppérieurs de l'autre peuple. Mais aujourd'hui les graffitis indiquaient qu'elle avait eu tord. Faute de pouvoir lui faire payer à elle directement le meurtre de l'Ange, ils s'étaient mis en tête de détruire ce à quoi elle tennait. Et Seiko était désormais en tête de liste, car Nathanielle en tant que Protectrice, n'avait strictement rien à craindre.

Debout devant la fenêtre, la jeune femme continuait de pleurer en silence, éssayant de se montrer froide avec le Déchu, dans le but de l'épargner, de le protéger. Son coeur était meurtrit, car son plus chèr désir était qu'il ne disparaisse jamais de sa vie...Mais il avait fallut faire un choix, ce qu'elle avait fait. Elle préférait le savoir vivant murmurrant de douces paroles dans le creux de l'oreille d'une autre, que de le savoir mort pour ainsi réparer les crimes commis par la Demoiselle...

"Zira…moi aussi…je suis maudit…"

A ces paroles la jeune femme tressaillit. Ainsi, il n'abandonnait pas ? Pourquoi s'acharnait-il ? N'avait il donc pas entendu les précédentes paroles de la demoiselle ? Il ne fallait pas qu'il reste. Il fallait qu'il parte, et ce, dans les plus brefs délais. Il était en danger, et n'était désormais plus en sécurité. Mais malgré celà, elle le sentit s'approcher d'elle et sentit son souffle chaud se répendre sur sa nuque lorsqu'il lui murmurra :

"Zira…soyons maudits ensembles… "

De nouveau elle était dans ses bras et secretement elle éprouvait le désir de voir s'arreter le temps pour ainsi y rester éternellement. Lorsqu'elle était près de lui, lorsqu'elle sentait son odeur et entendait le son de sa voix, Zira était troublée, incapable de définir cet étrange et inconnu sentiment qui l'envahissait... A son approche, elle perdait ses repères et le controle d'elle même, elle se laissait aller et profitait de ces quelques instants de bonheurs, mais celà n'était qu'éphémère et tout deux le savait....

Mais elle ne pouvait se permettre de se laisser aller. Elle tenait à Seiko, mais rester à ses cotés le mettrait en danger et elle refusait celà. Elle refusait de se sentir coupable si un jour il lui arrivait malheur..Mais elle ne se sentait également pas prête à souffrir en le voyant mourrir.. Elle ne pourrait une nouvelle fois refaire sa vie. Elle était lassée de tout celà et voulait également prendre soin d'elle, avoir sa famille et non plus veiller sur celle des autres....Les larmes s'arreterent doucemment de couler et la jeune femme se recula légerement pour faire face au jeune homme. Elle plongea son regard étoilé dans celui du jeune homme et se perdit dans ses profondeurs...Qu'il était beau..tant physiquement qu'interrieurement...Un fin sourrire illumina le visage de la jeune femme à cette pensée..

"Je n’ai nulle part où aller, si ce n’est ici…et je sais que maintenant il y a quelqu’un qui m’y attends. Zira…peu importe le nombre d’Anges qui sont contre toi, ou moi, ou nous…je ne céderais jamais… "

A ces dernieres paroles, elle comprit. Alors, doucemment, elle se rapprocha de lui et se glissa dans ses bras, déposant sa tête dans le creux de son épaule, le serrant fort dans ses bras. Celà était tellement compliqué...Elle ne pouvait se résoudre à le voir partir mais le plus raisonnable était qu'il quitte la demeure et disparaisse de nouveau..

Mais il n'en avait pas l'intention, et la jeune femme le savait..Elle en était d'ailleurs tout de même soulagée. Lorsqu'il était présent, Zira se sentait plus calme et plus sereine. Il participait désormais à cet équilibre qui permettait à la jeune femme de ne pas craquer et de chaque jour affronter les nouveaux problemes de la Cité. Alors pourquoi tant d'hésitation ? Elle avait peur de s'engager, de se retrouver prisonnière d'un homme...Peur de ce sentiment inconnus, qui lui apportait à la fois plaisir et douleurs...

Alors, elle resta là, immobile, fragile, dans les bras de cet homme qui la boulversait tant, et à l'égard de qui son coeur ne savait plus comment se comporter...

Doucemment, dans un imperceptible murmurre, comme un froissement d'aille, elle déclara :

° Alors, soyons maudits ensemble... °

Et alors elle glissa doucemment sa fine main dans la chevelure du jeune homme, et elle ferma les yeux, comme pour ne pas s'éveiller de ce qui relevait désormais du rêve et profiter une dernière fois de cette si douce étreinte..Autour d'eux, le silence regnait, pleins de sentiments cachés et de désirs inavoués, seul témoin de la scène...

Seiko nageait dans une rêve bleu s’étirant vers d'autres latitudes, l'esprit entièrement focalisé sur Zira, sur son étreinte si douce, mais également sur ce sentiment de soulagement qui l'envahissait tout entier. Elle l'avait accepté...malgré les dangers manifestes pour eux deux et les nombreuses épreuves à venir, elle l'avait accepté en son cœur, en sa demeure, là où il pourrait toujours trouver refuge. Il était si heureux qu'il aurait voulu que cet instant dure une éternité. L’idée de quitter la gardienne lui était insupportable. Sei ferma les yeux, empreint d’une joie indescriptible, et déposa un doux baiser sur la soie ruisselante des cheveux de la jeune femme. Elle avait arrêté de pleurer. Il était le plus ravi des hommes.

**Merci, Zira…je serais toujours là pour toi.**

Le jeune homme dira plus tard, qu’à ce moment là il la regarda droit dans les yeux, se plongeant dans la mélancolie ténébreuse de ses pupilles cerclées du blanc le plus immaculé, et qu’il eut envie de frôler ses lèvres en un délicat baiser. Il aurait voulu construire avec la Gardienne la plus magnifique des vies. Mais Zira, il le voyait bien, hésitait sur la conduite à tenir. Peu importe. Sei l’aimait tellement qu’il n’attendais rien de la jeune femme ; un sourire, de la gentillesse seule suffisaient à faire bondir son cœur. Il ne s’opposerait jamais à Zira, il ne la brusquerait jamais, et même si son cœur appartenait à un autre homme, il l’accepterait, avec la réconfortante pensée que la Gardienne connaîtrait le bonheur avec l’élu de son cœur.

"Zira…ne me quitte jamais…"

De nouveau, Seiko connut un instant de béatitude quand la jeune femme passa dans sa courte chevelure noire une main qui avait blessé, tué, mais dont le contact était si doux…Il ferma également les yeux, savourant cet instant. Le silence qui les entouraient comme du coton ouaté semblait saturé de mille murmures envoûtant. Et de nouveau encore, Sei le Déchu se noya dans l’infini du regard de celle qu’il aimait, volant allègrement dans un abîme noir et sans fond, pour y explorer chaque plus petite partie scintillante et y découvrir un monde aux splendeurs insoupçonnées. Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, si près que le jeune homme sentait le souffle de la Gardienne sur son visage, et si près que leurs lèvres allaient se toucher d’un instant à l’autre…

"Zira."

Le ton n’était plus ni passionné, ni amoureux, mais décelait une méfiance emplie d’incompréhension. Seiko se recula, rompant le contact tactile avec sa déesse, et regarda au dehors le vide de la nuit. Rien en apparence ne laissait deviner l’objet de sa soudaine attention. Mais le jeune homme avait senti que quelque chose avait différé avec les quelques instants auparavant. Dans le flux bouillonnant des énergies telluriques de la Cité et de ses environs, il venait de ressentir une présence étrangère, qui n’était pas là auparavant et qui dégageait une aura plus que néfaste malgré sa probable nature Angélique. Sei se tourna vers Zira. Elle aussi avait du surement s’apercevoir du nouveau reiatsu qui avait pénétré. Qui était-il ? Le connaissait-elle ?

"Qui est cet Ange ?" murmura t-il, plus pour lui-même que pour Zira.

Le vide... Il ne savait pas encore quoi faire et n'avait pas la situation en main ce qui l'énervait d'autant plus. L'esprit vide de tout, il réfléchissait, les paupières closes. Il était assis par terre tout près de la demeure de la Gardienne. La grande ombre du sombre bâtiment le fit frissoner mais il n'entrouvrit pas pour autant les yeux. Tout se bousculait dans ses pensées comme si l'aura bienfaiteur de Zira venait les parasiter. Un soupir vint briser le silence invisible qui l'entourait.

Il avait quitté la Colline d'un pas nonchalant, repensant à ce que lui avait dit la jeune fille du nom d'Elendae. Il ne cessait de ressasser dans sa tête ses phrases mystérieuses qu'elle avait prononcé sans même le connaître. Il n'avait jamais été aussi incertain de toute sa vie. Ses pas l'avaient mené sans même qu'il s'en apperçoit à la demeure imposante de sa bien-aimée. Il repensa à Elendae et se demanda où elle était allée. Pourquoi avait-elle donc décliné son offre de l'aider ? Faisait-il aussi peur à voir ? Ses années de solitude et d'errance l'avaient certes vieilli mais sa beauté naturelle était intacte. A cette pensée révélatrice, un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres. Dès qu'elle le verrait, elle serait d'abord étonnée mais heureuse de le revoir. Il voulait en être sur. C'était une évidence, elle était faite pour lui et pour personne d'autre. Son égocentrisme appaisé, une vague de sensations toutes aussi différentes les unes que les autres déferla dans son coeur et balaya toutes peurs. Elle était à lui...

Lukas se releva rapidement et avec souplesse. Le regard fixé sur la massive porte, l'air déterminé et au seuil de sa confiance personnelle, il se dirigea silencieusement vers la demeure qui lui avait causé tant de soucis. Il allait enfin pouvoir la revoir, lui parler, la toucher, la sentir... Il n'arrivait pas à réaliser : son souhait le plus cher allait être enfin exaucé. Il lui fallait une entrée majesteuse, digne d'un Evoski. Toquer à la porte aurait été inconcevable pour lui. Il se faufila le long du manoir telle une ombre et se glissa jusqu'à la dernière porte-fenêtre, celle qui donnait sur l'arrière du salon/salle à manger. Il ne se souvenait plus très bien de la disposition des pièces mais il était trop sur de lui pour s'arrêter maintenant. Il inspira profondément et crocheta la serrure en un tour de main. C'en était presque enfantin...

Elle était là, Zira... Dans les bras d'un homme, autre que lui... Son orgueil piqué au vif, il saisit aisément la question de jeune homme. Cette vue lui était insupportable, intolérable, inhumaine. Il ne parvenait pas à défaire son regard de cette enlaçade pleine de sous-entendus pour lui, simple spectateur. Seiko, c'était lui... Comment avait-elle pu le tromper avec lui ? Cet indigne à son rang de Déchu, avait-il des hallucinations ? Non, c'était bien lui. Ne pouvant retenir sa langue plus longtemps, il répondit avant même que Zira ait pu répondre à Seiko :

"Je ne suis plus un Ange... ou tout du moins, plus pour le moment... Je suis certain que tu te souviens de moi Seiko, j'en suis même sur "impure à ta race"... Zira, pourquoi lui ? J'étais ton élu, ne te souviens-tu pas ? Je n'ai pas cessé de penser à toi depuis mon départ. Toutes ses journées, ses semaines, ses mois, ses années passés hors de la Cité n'ont fait qu'attiser les sentiments que j'avais pour toi..."

Sa voix se brisa dans le silence impressionant de la Salle à manger. Il avait rompu leur moment de complicité et n'en était que des plus réjouis. Mais il ne supportait pas de savoir Zira auprès de Seiko. Il ne parvenait pas à comprendre ce qu'il s'était passé. Tout cela le dépassait et l'exaspérait à tel point qu'il n'ajouta rien ne sachant que dire tellement il en avait à dire.

Elle était si bien dans ses bras. Elle se sentait en sécurité, loin de tout les dangers qu'elle se devait d'affronter chaque jour, comme protéger du monde extérieur. Lorsqu'il lui murmurr "Zira…ne me quitte jamais…" elle le serra un peu plus fort et un jolie sourrire se dessina sur se slevres.
Oh non, elle n'avait pas l'intention de le laisser filer. Depuis leur rencontre, sa vie avait été comme boulversée. Il était son "lui" rien qu'à elle, elle le savait désormais...

Elle releva les yeux vers lui lorsqu'elle l'entendit prononcer son nom d'un ton beaucoup plus froid. Elle voyait dans ses yeux comme une lueur de méfiance et celà l'inquiéta grandement. A ce moment il put lire sur son doux visage une expression d'incompréhension totale. Lentement, elle refoula tout ce dont elle avait pu penser lorsqu'elle était près de lui. Rêves inutilles, ce bonheur était éphémère, seule sa légendaire sollitude pouvait tenir compagnie à la jeune femme.

Enfin elle comprit. Tout du moins, elle ressentit cette présence, cette force nouvelle qui venait de surgir quelque part dans la Cité. Trop occupé de s'impregner de l'odeur de celui à qui elle tenait temps et du son de sa voix, la gardienne avait totalement fait abstraction de ce qui se passait à l'extérieur. l'espace de quelques minutes, elle n'avait vu qu'eux deux, elle avait voulu y croire, s'accrocher à cet infime espoir d'être heureuse.

"Qui est cet Ange ?"

Elle frissonna. Plus de peur que d'autres chôses à vrai dire. C'est à peine si Zira avait entendu la question de Seiko, mais elle l'avait deviné. Un Ange ? Oh non, ce n'en était plus un, du moins aux dernières nouvelels, depuis que Zira l'avait banit de sa cité.

Lui, c'était Lukas. Lorsqu'ils étaient jeunes, Lukas avait toujours été comme le protecteur de Zira. D'un an son ainé, il s'était toujours comporté comme un grand frère, un ange protecteur. Au fur et à mesures des années, leurs races opposées les avaient séparés.
Mais le garçon de l'époque, qui était devenu un beau jeune homme, ressentait oujours de forts sentiments pour celle qui allait plus tard devenir la gardienne de la Cité. Mais Zira ne partageait pas cette amour fou qu'il ressentait à son égard, et elle ne le lui cacha pas.
Peu de temps après, on apprennait le meutre abomminable d'une jeune fille, d'une ange plus précisémment, par celui qui aurait pu être son premier amour.
C'est ainsi que Lukas redevint un mortel parmi les humains et qu'il se vit à jamais refuser l'entrée dans sa Cité par Zira.

Depuis, la jeune femme avait tout fait pour l'oublier. Et sans le savoir, Seiko comblait chaque jour un peu plus les dernières blessures du coeur meurtris de Zira.

C'est ce qu'elle allait lui répondre, lorsqu'elle entendit sa ténébreuse voix briser le silence qui s'était installé dans la grande pièce.

"Je ne suis plus un Ange... ou tout du moins, plus pour le moment... Je suis certain que tu te souviens de moi Seiko, j'en suis même sur "impure à ta race"... Zira, pourquoi lui ? J'étais ton élu, ne te souviens-tu pas ? Je n'ai pas cessé de penser à toi depuis mon départ. Toutes ses journées, ses semaines, ses mois, ses années passés hors de la Cité n'ont fait qu'attiser les sentiments que j'avais pour toi..."

Lentement, elle s'avança vers lui, et un oeil extérieur à la scène aurait pu croire u'elle délaissait Seiko pour retourner avec lui à jamais....elle s'arreta à quelques pas de lui et déclara, d'une foix qui se voulait forte :

° Non Lukas. Tu ne l'as jamais été et ne le seras jamais. Je t'ai oublié, tu n'existes plus pour moi. Si tu as tant repensé à moi, tu devrais ne pas avoir oublié à quel point je pouvais te haïr, surtout quand tu ne passais pas par la porte d'entrée ! Je ne veux plus jamais te revoir, que ce soit dans ma cité, dans ma demeure ou dans ma vie ! Je ne t'ai jamais pardonné Lukas et je ne suis pas prête de le faire. °

Alors elle lui tourna le dos sans même un dernier mot et retourna auprès de Seiko. Une fois près de lu, elle lui murmurra doucemment :

° I know better now...°

Et elle glissa doucement sa fine min dans la sienne, lui sourriant tendrement, sans même plus accorder un regard à celui qui avait osé briser leur moment de douceur....

Certes, Seiko avait senti que cette nouvelle présence était dans les environs, et qu'elle était sans doute néfaste, voir même dangereuse, à l'égard de lui même et de Zira, mais il n'avait pas pensé la voir apparaître dans la Salle à manger de la Gardienne, rompant sans ménagement le moment de bonheur qu'ils partageaient ensemble et qui allait connaître ton apogée. Sa voix importune déchira le silence qui régnait et, avant même de se retourner et d'apercevoir, le Déchu le reconnut. Oui, d'ailleurs, comment aurait-il pu l'oublier? Le jeune homme fit lentement volte-face, dévisageant l'individu qui leur faisait face, et dont la hargne et l’orgueil tordait les traits. "Je suis certain que tu te souviens de moi Seiko", avait-il dit. Oui, il se souvenait parfaitement.

"Evoski...Lukas..." murmura t-il pour lui même, bien que ce fut parfaitement inutile, car en effet, Zira le connaissait également.

Seiko n'avait jamais oublié le soir de lune où, alors que lui même avait déjà été banni de la Cité, châtié et renié par sa famille, il traînait aux abords des remparts, et qu'il avait vu un jeune homme, encadré par les forces de l'ordre, se faire expulser. Il se renseigna, et on lui dit que ce jeune homme s’appelait Lukas Evoski, qu'il était, comme on pouvait le voir, un Ange, mais qu'il reniait de toutes ses forces cette origine, et qu'il avait été sous la protection de la Gardienne, qu'il avait entr'aperçut à son propre procès. On lui dit aussi que ce fameux Lukas, avant été banni de la Cité des Anges pour le meurtre d'une femme de son espèce. Sei demeura alors muet et étonné, car il pensait vraiment être le seul à avoir fait du remous dans la ville avec ces histoires de meurtre, alors que la paix était si fragile.

**Alors comme ça, il est revenu, lui aussi...**

Le Déchu esquissa un froncement de sourcils. Lukas n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu; peau mate, yeux sombres et cheveux noirs comme de l'encre, avec toujours cet air, hautain et égocentrique sur le visage. Seiko n'avait jamais vraiment éprouvé d'animosité pour ce jeune homme, mais maintenant que celui-ci venait de rompre la complicité installée avec Zira, et qu'il l'avait traité sans détour "d'impur à sa race", l'Ange lui plaisait beaucoup moins. Cependant avant qu'il n'ait pu faire un geste, la Gardienne s'avança.
Sei sentit toute sa confiance s'envoler. Pourquoi partait-elle? L'avait-elle choisi? Et la scène qui avait précédé, tout était donc du vent? Il allait protester, mais l'élue de son cœur parla, déclarant qu'elle ne pardonnerais jamais au jeune Evoski, et que sa haine pour lui était intacte. Après quoi, elle retourna auprès de lui, et le Déchu sentit toutes ses forces revenir.

° I know better now...°

Seiko lui accorda un regard doux, puis reporta son attention sur Lukas, ne faisait pas un mouvement mais tous les sens en éveil, près à toute éventualité. Il redoutait une tentative d'atteinte physique, car le jeune homme n'allait sans doute pas tarder à réagir avec violence, son orgueil mis à rude épreuve. Sei aurait voulu lui dire de déguerpir de la Cité, qu'il était indésirable ici, mais il se tut. Car après tout, lui même n'était-il pas haït de tous les habitants? Il voulut aussi lui dire de laisser tranquille Zira, mais encore une fois il se tut, car il savait que lui-même aurait été bien en peine de le faire tant son amour était grand.
Seiko était un Déchu, Lukas voulait en être un, Sei aimait la Gardienne, et Lukas aussi. Il ne pouvait rien lui reprocher.

"Pars, Lukas, et ne t'avises plus de tourner autour de cette demeure."

Lukas n'en revenait pas, il ne croyait pas un mot de ce qu'il entendait, c'était impossible. Comment cela se faisait-il que lui, un Evoski, se fasse rejeter telle une chaussette dans un bac à linge sale ?! Cela lui était encore plus insupportable que tout se qu'il venait d'endurer jusqu'à présent. Il en avait même la respiration coupée tellement sa colère grandissait en lui. Il réprima avec peine un frisson et resta de marbre. Profondément blessé par les paroles de Zira ainsi que de Seiko, il eut un rictus. Son regard noir comme du charbon balaya la pièce tel un laser pour venir se planter brutalement sur Seiko.

Cet indigne osait lui ordonner de déguerpir. N'était-ce pas lui le premier facteur de la fragilité de la Cité ? N'était-il pas le précurseur de cette série de drames ? C'en était trop, surtout de la part d'un Déchu de pacotille. Il hésita quelques instants puis finalement, ne dit rien. S'armer de violence aurait été inutile et il ne le savait que trop bien. De plus, il voulait prouver à Zira qu'il avait changé depuis son banissement. S'il ne sortait pas de ses gonds, cela ferait une preuve, certes infime, qu'il n'était plus le même depuis qu'ele l'avait chassé.

Son regard descendit lentement vers le bas, vers la main de Zira se tenant dans celle de Seiko. On aurait pu croire qu'elle le narguait. Il ne tourna pas pour autant le regard. Il fit abstraction de tout ce qui l'entourait, tout sans aucune exception et se focalisa sur ses pensées. Il fallait qu'il agisse avec intelligence et sans se brusquer. Son but était avant toute chose de regagner le coeur de sa bien-aimée... Il paierait le prix qu'il faut mais il ne changerait d'avis pour rien au monde. C'est pourquoi, il décida qu'il n'userait que des mots pour se défendre. Il revint soudainement à la fatale réalité et se concentra intérieurement.

Le regard pénétrant mais envoûtant de Lukas plongea finalement dans celui de Zira. Ce fut comme si un raz-de-marée s'abattait sur lui et qu'il était englouti par sa beauté, sa grâce et son aura qu'elle dégageait. Il fallait qu'il reste de marbre malgré les sentiments prononcés qu'il ressentait à son égard. Il ne cilla pas, soutenant ce lien invisible qu'il maintenait entre elle et lui à l'aide de ce simple regard. Seiko n'existait plus, il n'était plus présent dans son esprit. Seuls Zira et lui se tenaient debout dans la salle à manger. C'est alors que d'une voix presque timide, il déclara :

"Je ne suis plus qu'un simple humain et je le resterais sans doute longtemps étant donné ma situation bien plus que défavorable... Il est vrai que tu m'avais ordonné de ne jamais revenir dans la Cité et j'ai respecté ton ordre jusqu'à aujourd'hui. Dans mes songes, je te voyais, tu me hantais jour et nuit sans aucune retenue. Oui, je suis revenu après tant d'années de banissement. Les dieux m'ont été favorables et m'ont ouvert la porte de ton antre. Si tu l'avais vraiment voulu, n'est-il pas vrai que tu m'aurais empêché tout accès à la Cité ? N'est-il pas vrai que tu te serais démenée pour couper court à mes idées saugrenues ? Mais tu ne l'as pas fait... Non, ta porte d'entrée était entrouverte et je m'y suis glissé pensant à une invitation... Si tu m'avais tellement haï, comme tu me l'as si bien craché à la figure, pourquoi m'as tu laissé revenir ? Pourquoi suis-je devant toi ? J'ai changé Zira, je ne suis plus le même. Toutes ses années de solitude m'ont fait comprendre à tel point j'avais été stupide ! J'ai regretté, oh oui, j'ai regretté ce crime que j'avais commis. Je me hais Zira d'avoir baissé dans ton estime. Repense à ces années de paix, vois en moi le garçon que j'étais, je le suis toujours. Cette histoire de guerre et ma détermination d'être un Déchu m'ont brouillé les sens, je n'étais plus moi-même. J'ai agi par pure inconscience. Tu ne peux pas savoir combien j'ai souffert et je souffre de te voir aussi distante de moi..."

Partir. C'est le seul mot qui lui venait à l'esprit. Il devait partir.

Comment osait il prétendre l'aimer ? Il venait jusqu'à chez elle pour l'empêcher d'être heureuse, il venait gacher son instant de bonheur, il venait insulter celui à qui elle tenait et celà sans le moindre scruptule. Que cherchait il à la fin ? N'avait il donc pas encore compris qu'elle n'était pas prête à le revoir, pas encore guérri ? Il l'avait tant fait souffrir, et maintenant revenait la tête haute pensant la récupérer à l'aide de deux phrases au parfum de rose..

Partir. Il allait partir, c'était évident. par deux fois on le lui avait demandé, il n'avait pas d'autres choix. Mais il resta. Et après quelques minutes de silence il parla à nouveau. Sans plus accorder un regard à Seiko, il évoqua leurs années de bonheur. Il lui rapella combien ils étaient proches. Il lui redit oh combien il l'aimait.

Au fur et à mesures de ce discours improvisé, Seiko pu sentir la main de la jeune femme se détacher très lentement de la sienne, jusqu'à lui en échaper. Peut être Lukas avait il réellement changé ? Désormai le doute s'installait dans l'esprit troublé de la jeune femme. Après tout, ne dit on pas qu'il faut offrir une deuxième chance ?
Au fond d'elle, elle savait qu'il avait raison. Si elle avait voulu, elle aurait pu. Elle aurait pu l'empecher de revenir, mais elle n'avait rien fait. Elle avait tout fait pour ignorer sa présence jusqu'à ce que Seiko la remarque à son tour, elle ne savait pas qu'ils se connaissaient tout deux.

Et Seiko qui restait muet. Comme de marbres face à tout ce flot de paroles. Comme si tout celà lui était bien égal . Après tout, c'est vrai...ils ne se connaissaient que depuis peu et la gardienne avait déja succombé à son charme. Si elle mourrait ce soir, il se retrouverait avec Nathanielle à la tête de la Cité, à l'abris de tout problemes..Ils disposeraient de nombreux pouvoirs et la demeure lui appartiendrait...

Partir. Ils devaient partir.

Elle n'en pouvait plus, toutes ces idées folles l'empechaient de réfléchir.. Qu'elle avait été naïve de croire aveuglement à cette impression de bonheur , à cet infine espoir d'être heureuse..Lentement, elle recula et doucemment s'empara d'un couteau de cuisine qui se trouvait encore sur la table. Elle ne savait plus ce qu'elle faisait, et tentant le couteau en direction des deux hommes, elle murmurra :

° Sortez d'ici..Je...ne veux plus vous voir...jamais. °

Sa voix trahissait son état émotionnel profond et en la regardant attentivement, on aurait pu appercevoir qu'elle tremblait. Tout se mélangeait, elle n'arriçvait plus a y voir clair. Elle sentait son coeur battre à vitesse folle et n'arrivait à se calmer. Adieux rêves éphémeres..

Sans savoir pourquoi, elle continuait de reculer, l'arme blanche toujours pointé vers l'avant. Son regard ne quittait pas les deux jeunes hommes immobiles...si bien qu'elle ne s'apperçut pas qu'elle reculait tout droit vers les escaliers menant à la cave...Aveuglée par la haine, la tristesse, le désespoir, elle ne prettait garde à ce qu'elle faissait, et son pied se posa juste avant la bouche d'escalier...

Seiko était désemparé. Il s'était attendu à une réaction vive et même violente de la part de Lukas, après qu'il lui ait dit de partir, mais à sa plus grande surprise, le jeune Evoski n'esquissa pas un mouvement, et se contenta de déclamer de tout son coeur l'amour qu'il éprouvait, la souffrance aussi, essayant de remonter dans l'estime de Zira, lui disant ô combien il l'aimait. La Déchu resta immobile, muet, ne voulant pas interrompre cette émouvante déclaration, car il reconaissait en elle son propre amour; après tout, ne voulait-il pas, lui aussi, faire de la Gardienne son adorée, lui montrer à quel point il voulait être aimé, la supplier de lui accorder un regard? Si il n'avait rien dit, c'est qu'il n'avait pas pu, car lui même ressentait exactement la même chose que Lukas. Comment faire? Zira allait sans doute faire un choix décisif dans les minutes qui allaient suivre...A cette simple idée, son coeur s'emballait, sa gorge se serrait, son esprit devenait fou, son front se perlait de sueur. Allait-elle partir, ou tout simplement, rester?

**Zira...quoi que tu fasses...**

Et qui qu'elle choisisse, la jeune femme serait ce soir obligée de renvoyer un amoureux éperdu, de défaire un espoir, de briser un coeur. Mais elle en brisa deux. Seiko avait senti la main de sa bien-aimée glisser dans la sienne, de plus en plus, jusqu'à se que le contact tactile se rompe totalement. Il esquissa un geste pour le retenir, mais elle était déjà partie, tel un souffle d'air, telle une traînée ténèbreuse qu'on ne saisit pas. Zira, lentement, se recula, et se saisit d'un couteau qui était posé sur la table, le pointant vers les deux hommes. Le Déchu sentit son coeur se déchirer, mais il n'amorça guère qu'un geste vers la Gardienne.

° Sortez d'ici..Je...ne veux plus vous voir...jamais. °

Sa voix tremblait. Ebranlé, Seiko crut à une erreur; pourquoi avait-elle dit "vous" à Lukas? Mais c'était bien aux deux qu'elle s'adressait, brandissant le couteau de cuisine comme un dernier rempart protégeant son coeur. Il sentit son estomac se nouer; jamais, quelques instants auparavant, il n'aurait cru arriver à cette extrémité avec Zira. Elle ne voulait plus laisser approcher quiconque, ni Sei, ni Lukas, ni même personne, prise entre deux étaus...Le Déchu ressentait sa souffrance comme si c'était la sienne.
Mais son amour pour elle était bien plus grand...

**Quoi que tu fasses...et pour toujours...**

Lentement, avec des gestes soignés et précautionneux, si lent que l'image semblait se dérouler au ralenti, Seiko fit un pas, puis deux, puis ne s'arrêta plus, en direction de Zira. Celle-ci semblait appeurée, indignée, désespérée...Sei lui faisait face, bras ouverts en un geste apaissant, comme si il faisait signe à la Gardienne qu'elle pouvait s'y blottir quand elle voudrait et à tout jamais. Inexorablement cependant, la jeune femme reculait vers les escaliers qui menaient à la cave, et elle ne l'avait pas remarqué. Si bien que, quand le Déchu ne fut plus qu'à un mettre d'elle, Zira bascula en arrière, ses cheveux voltigeant en une longue traînée dans son sillage. [H.J: désolé d'avoir contrôlé ton perso >.<]

"Zira!"

Dans un cri, Seiko bondit en avant, ne se souciant plus de l'arme pointée sur lui, et se jeta sur l'élue de son coeur. La chute dura juste le temps necessaire pour qu'il inverse leurs places, Sei passant sous le corps de Zira pour amortir la chute de celle-ci. Ils boulèrent tous deux dans les escaliers obscurs, le choc des marches vrillant le dos du jeune homme, qui ne pensait toujours qu'à protéger la Gardienne. Quelques secondes plus tard, sa chutte cessa et il se cogna la tête au bas des marches, le corps de Zira à côté de lui.
Une intense douleur lui traversa le bras.
La lame du couteau de cuisine s'enfonçait dans sa chair, faisant gicler des gerbes de sang aux alentours. Seiko resta étendu sur le dos, haletant, puis regarda le visage de sa bien-aimée. Il ne voyait qu'elle. Elle l'avait rejeté: et alors? Elle l'avait menaçé d'une lame, et alors? Rien que le fait de la voir saine et sauve le comblait.

**...et pour toujours...je t'aime...Zira...**

"Fais selon ton coeur..." murmura t-il avec un sourire serein.

Il ne doutait pas de Zira. Elle ferait son choix, comme son âme le voudrait, et si le destin avait voulu qu'elle connaisse le bonheur en compagnie de Lukas, il en serait ainsi. Le Déchu serait le plus heureux du monde en la voyant satisfaite.

Alors qu'elle continuait de s'éloigner, Seiko se mit à avancer vers elle. Ne voulant céder, elle n'abaissa pas son arme, mais, ne voulant lui faire du mal, elle continua de reculer...

Il était près d'elle, trop près d'elle...Alors, elle fit le pas de trop. Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds ...et enfin elle comprit. La cave. L'escalier. Omnubilée par les deux jeunes homme et aveuglée par le désespoir, elle n'avait pretté garde de là ou elle se dirigeait. Et maintenant elle tombait. Mais elle sentit le corps de Seiko contre le sien, et comprit qu'il inversait leur place. Elle tenta de résister, en vain. La chute parrut une éternitée à la jeune femme, tant elle redoutait le moment ou ils toucheraient le sol. Elle aurait voulue être une ange et pouvoir s'envoler avec lui, pouvoir le protéger...Mais elle était impuissante, et inévitablement, ils retombèrent...

Seiko du se faire extremement mal à cause des marches, tandis que c'est à peine si Zira avait eu une écorchure. Lorsqu'enfin ils purent mettre fin à cette terrible descente, ils étaient sur le premier palier. Zira les estima chanceux, car l'escalier en question menait beaucoup plus bas et ils auraient pu ainsi tomber encore quelques temps.

Ils étaient tout deux plongés dans la pénombre, la seule source de lumière venant du salon, bien trop haut par rapport à l'endroit ou se trouvaient les deux déchus pour éclairer convennablement. Si la chute avait eu bien des conséquences négatives, elle avait au moins remit en place les idées de Zira. La jeune femme se sentait terriblement coupable de tout ça, c'était de sa faute si Seiko était tombé avec elle...

D'ailleurs, elle le chercha du regard. Il était à coté d'elle, mais c'est à peine si Zira le distiguait convenablement.

"Fais selon ton coeur..."

Lorsqu'il prononça cette phrase, elle crut distinguer sur ces lèvres un léger sourrire. Alors la jeune femme éclata en sanglots. Comment avaient ils pu arriver à une telle extrémitée tout les deux , alors que quelques heures auparavant tout semblait si parfait ?
Elle remarqua la lame enfoncée dans son bras, et le sang qui s'écoulait. Alors, ne sachant que faire, elle déchira, avec difficulté un morceau de sa nuisette, réduisant ainsi sa longueur et découvrant la moitié de ses cuisses, mais qu'importe. Avec précautions elle retira la lame du bras de Seiko et enroula le tissus autour de la blessure, serrant bien fort, afin de stopper la perte de sang. A vrai dire, elle ne savait trop si celà focntionnerait. Elle avait toujours tué les gens, les soigner ne faisait pas parti de ses compétences.

Elle se sentait de plus en plus impuissante, et bien que celà n'arrangerait rien, elle continuait de pleurer. Approchant son visage de celui du Déchu, elle lui murmurra d'une voix tremblante, à peine audible :

° S'il te plait Sei...°

Et elle respécta ce qu'il lui avait demandé, et fit selon son coeur. Doucemment, elle joignit ses lèvres à celle du jeune homme, dans un tendre baiser. De chaudes larmes continuant de couler sur ses joues, passant ensuite sur celle du Déchu.
Lentement elle éloigna son visage de celui de Seiko et passa doucemment sa main dans les cheveux du jeune homme, comme elle l'avait précédemment fait quelques auparavant, avant cette descente aux enfers...

° Ne me laisse pas, mon amour, j'ai besoin de toi...°

Elle avait dit celà dans un murmurre, ses yeux ne quittant plus ceux du jeune homme. Elle avait à présent tellement peur de le perdre...Et s'il devait quitter ce monde ce soir, elle le suivrait, sans l'ombre d'une hésitation, car désormais elle n'envisageait plus sa vie sans lui...

Elle tourna la tête en direction du haut des escaliers & apperçut Lukas. Avait il vu le doux baiser que la jeune femme avait accordé à Seiko ? Peu lui importait désormais. Zira l'implora du regard de les laisser, il avait fait suffisemment pour la soirée. S'il avait véritablement changé, alors peut être un jour remonterait il dans l'estime de la Gardienne...mais pour ce soir, ce n'était pas envisageable. Toutefois, elle lui accorda un léger sourrire et se retourna, reportant son attention sur Seiko.

* Je t'aime, tu sais... *