Solitude.

J'avais couru toute la nuit. Je revoyais la scène avec horreur: Dark et mon père, tuant cette ange. Moi, ne faisant rien. Et apres... apres, quand tout s'est fini, les larmes me sont coulées sur le visage. Comme j'aurais voulu la protéger. La protéger de ma famille, des déchus. Je n'avais pas pu retenir mes larmes sur son corps. Elle était si belle. Et moi, j'était si abruti !! Et rien n'a retenu Dark de se jeter sur moi, une lame à la main, m'insultant de tous les noms, à commencer par "Ange". Il l'avait crier. "ANGE, ANGE, ANGE !!! SALETÉ D'ANGE !!" Apres tout, pourquoi pas, s'il me considère comme un ange, pourquoi ne pas tenter d'en etre réellement un ?? Alors j'ai fui, et j'ai couru le plus vite possible. Ils ne m'ont pas rattraper, en ce qui concerne la course, ni Dark ni mon père ne m'ont jamais battu. Mais j'avais honte. Honte d'etre un déchu. Honte d'avoir laisser une ange mourir sous mes yeux. Honte d'avoir fui ma famille. Ma vie n'a été qu'un immense dilemme entre l'honneur de ma famille que je ne pouvais renier, et l'attirance que j'avais pour les anges. Alors j'avais fui, ne pouvant plus vivre parmis les miens, ayant enfin choisi quel coté je voulais prendre.
Alors j'ai couru toute la nuit. J'était vite arriver à la cité des anges, nous n'en étions pas très loin. Mais j'avais besoin de me calmer, de sécher mes larmes. Alors j'ai couru dans les rues, sans jamais m'arreter, sans jamais me fatiguer. J'ai couru, j'ai couru et j'ai couru. Et là, la nuit est bien avancé, le matin ne va pas tarder à arriver, et je me suis arreter. Je ne sais pas où je suis, mais ça ressemble à une place... Il y a des commerces, encore fermés à cette heure, et une fontaine qui coule. Maintenant, j'étais seul. Tout seul. Dans un monde que je ne connais pas, qu'on m'a appris à detester, chose que je n'ai jamais réussi. Mais meme en aimant cet endroit, j'y suis seul. Je n'ai plus personne. Alors je m'assois au bord de la fontaine, et continue à faire couler mes larmes en silence.
Dark m'a attaqué avec une lame, et il n'a pas raté mon oeil. Enfin, si, il l'a raté, mais je suis quand meme touché, et le sang coule en meme temps que mes larmes, c'est atroce comme douleur, en plus de la douleur intérieur. J'ai mal. J'ai mal à l'oeil, et j'ai mal d'etre seul. Il n'y a personne dans les rues, comme si tout le monde s'était passer le mot de ne pas venir autour de moi, de me laisser dans ma solitude, jusqu'a me pousser au suicide. Mais je ne me suiciderai pas. Non. Je viens de franchir une étape, et ce n'est pas le moment de mourir. C'est seulement que pour l'instant... Je ne suis pas encore pret.

Elendaë n'avait pas trouvé d'endroit ou loger pour cette nuit, alors elle marchait tranquillement dans ce labyrinthe que formait la Cité afin de lutter contre le sommeil. Elle ne savait pas combien de temps elle pourrait encore tenir sans se reposer. Malgré sa beauté naturelle, son manque de sommeil était évident...

Depuis combien de temps marchait elle ainsi ? La belle ange n'avait croisé personne..Personne à qui elle pourrait demander un toit pour la nuit, personne à qui mendier quelque chôse à manger...Et oui, fille de haute société, en arrivant dans la Cité, Elendaë n'avait pas su trouver un logement à temps et les auberges étaient pour le moment, pour son plus grand desespoir, toutes complètes.

Sans s'en appercevoir, la jeune fille s'était rendue sur la place de la ville, ou toutes les boutiques étaient bien sûr fermées, il faudrait attendre encore quelques heures avant que cette place ne reprenne vie..

Lasse, Elendae soupirra doucemment et commença à s'en aller, lorsqu'une silhouette attira son regard. Curieuse, Elendae s'approcha. Cette silhouette se revela être un homme, un homme blessé.
Elevée dans un milieux aisé, Elendae avait plusieurs fois reçu des cours par des Pr en Médecine. Alors, sortant un mouchoir elle compressa la blessure de l'homme comme il le fallait.
Au bout de quelques secondes à peines, la blessure ne saignait plus.

Elendae, souriante, déclara doucement :

' Excusez moi, vous étiez blessée alors je n'ai pas pu m'empecher de vous venir en aide, c'est dans ma nature.. '

Puis, elle regarda attentivement l'homme en question, et elle remarqua d'étranges signes, son regard était sombre, l'aura qu'il dégageait l'était également...Et puis, qui pouvait être blessé à une telle heure et errer dans les rues ainsi ? pas un ange, ni un humain...Non, bien pire...

' Vous êtes Déchu ! ' s'exclama la jeune fille en prennant peur. Non pas qu'elle est développé une haine envers les déchus, non non, simplement la fatigue plus le stress des derniers jours lui firent prendre peur et elle resta là, sur place, comme pétrifiée.

"Le pire désespoir se situe après le meilleur espoir."

Seul. À pleurer. Sur la place, il n'y avait personne. Mais maintenant, il y a deux personnes. Moi, et une jeune fille. Je dis jeune, mais elle est plus agée que moi, ça se voit. Moi j'ai encore mes traits d'enfants, tout juvéniles. Derrière elle, une magnifique paire d'ailes blanches, comme celle de l'ange, celui que je n'ai pas pu sauver... Je l'envie. Comme j'envie ces ailes.
Elle prend alors un mouchoir, le pose sur ma plaie, sans que celà ne me fasse mal -mais la douleur intérieur est tellement forte que je ne sens meme plus mon oeil- et elle compresse, toujours sans que je sente quelque chose. Et là... c'est magnifique. C'est comme si... comme si d'un seul coup, quelqu'un s'interessait à moi, à ma vie, à ma solitude. Je ne devrais pas aimer la pitié, certe, mes parents me l'ont dit, mais je ne peut pas le renier: là, je suis bien. Je me sens mieux.

"Merci... merci beaucoup."

Ma voix était faible. J'était épuisé, souffrant. Ma voix ne pouvait etre que comme ça. D'un effort surhumain, je séchai les lamres qui coulaient encore sur mes joues, pour regarder la jeune fille qui venait de m'aider. Mais ce que je vis fut le pire des spectacles. Un visage horrifié. Un regard rempli de peur, et cette peur dans la voix "Vous êtes Déchu !!". Toute ma tristesse revint d'un seul coup. Non, c'était pire, meme... C'était indescriptible, je... Je ne dis rien, laissant mon visage tout dire. Je baissai la tete, d'un air triste. Les larmes avaient cesser de couler, mais la douleur intérieur s'était intensifié. Et cette phrase qui raisonnait dans ma tete:

"Le pire désespoir se situe après le meilleur espoir."